Le bras de fer qui oppose les enseignants-chercheurs et les étudiants depuis le 7 février continue de perturber les activités académiques au sein de la plus grande université du pays.
A la suite du préavis de grève du syndicat des enseignants-chercheurs de Niamey (SNECS/Niamey) ainsi que de la grève illimitée qu’ils ont déclenché depuis quelques jours, le CD USN est sorti de sa réserve pour apporter son soutien à l’UENUN dont c’est l’une des principales sections.
C’est à travers un point de presse animé par le secrétaire général du Comité directeur, Mahammadou Idder Algabhid, le 20 février dernier à son siège, que l’USN a fait savoir sa position. Après avoir dressé un bref aperçu de la situation académique très chaotique du reste, le CD a donné son appréciation du contexte. Sans trop rentrer dans les détails de l’altercation à la base de la crise, le SG du CD/USN a reconnu que le SNECS étant « un syndicat frère, un partenaire », par conséquent « un minimum de respect et de courtoisie devrait être observé à l’égard des enseignants ». C’est pour cette raison d’ailleurs a rappelé le SG que le CD/USN a entrepris des démarches dès l’éclatement de la crise à travers une saisine du bureau exécutif national du SNECS aux fins de solliciter «la convocation d’une assise pour un dialogue autour d’une table par rapport aux questions formulées dans leur mot d’ordre de grève illimitée ». Contre toute attente et alors que le BEN/SNECS a fait part de sa volonté de dialoguer et qu’une rencontre était même prévue pour le lundi dernier, le CD/USN s’est vu notifier à la dernière minute que la rencontre n’aura pas avoir lieu « Sans justification, ni aucun motif » a souligné Idder Algabhid qui affirme avoir « personnellement demandé des explications claires ». Pour le CD/USN, c’est donc le syndicat des enseignants et chercheurs qui est à la base de la rupture du dialogue qui a été entamé pour dénouer la situation bien avant qu’elle ne dégénère avec la mise à exécution de la grève illimitée des enseignants et chercheurs
Sur les revendications du SNECS/Niamey, le CD/USN s’est particulièrement épanché sur la principale, celle de la dissolution de la CASO (Commission des affaires sociales et de l’ordre). Pour l’USN , il n’en est tout simplement pas question car « s’attaquer à la CASO c’est s’attaquer à [leur] précieuse organisation, s’attaquer aux sections de l’USN et au Comité Directeur et s’attaquer à la souveraineté de [leur] organisation et en un mot à la démocratie au nom de laquelle ils s’affirment contre [leur] glorieuse organisation ». Le SG a estimé nécessaire d’ajouter que « la reconnaissance de l’USN a été dicté à travers l’acte Numéro 27 de la conférence nationale souveraine ».
Le CD/USN a aussi rejeté la demande des enseignants-chercheurs relative à l’exclusion des présumés agresseurs de leur membre le 7 février ainsi que le retrait des étudiants dans les instances délibératives et celles de prises de décisions de l’Université. Avec des mots parfois très durs, Mahammadou Idder Alghabid a également remis en cause d’autres doléances formulées par le SNECS/Niamey notamment la présence des forces de l’ordre sur le campus ou le déplacement des parcs de bus des étudiants. Des doléances qui ne sont pas du goût des étudiants pour qui, à en croire le CD/USN, ne sont que du chantage. « Nous réaffirmons notre exigence à ne pas céder au chantage et réitérons au SNECS et à qui veut l’entendre dans ce pays que les étudiants ont toujours fait montre d’une endurance hors pairs, que leur mot d’ordre illimité ne perturbera sans aucune manière le moral de nos militantes et militants car les étudiants ont traversé des périodes beaucoup plus sombres que celles-là et que les enseignants chercheurs sachent très bien que leur menace de mot d’ordre illimité ne perturbera en un point douté le moral aussi haut que les scolaires Nigériens disposent » a martelé le SG Idder Alghabid.
Enfin, le CD/USN a réaffirmé « sa disponibilité au dialogue et à négocier avec le BEN/SNECS pour qu’il revienne à des meilleurs sentiments ».
A la suite de la sortie de l’USN, le comité exécutif de l’UENUN est lui-aussi sortie pour remettre en cause tous les arguments mis en avant par les enseignants-chercheurs et s’est dit également ouvert et disposé au dialogue pour sortir de cette crise qui vient s’ajouter déjà à la cohorte de difficultés qui assaillent les universités du pays.
En dépit la virulence à peine voilée des deux sorties des organisations syndicales estudiantines, leur prédisposition au dialogue est de nature à mettre la pression sur le syndicat des enseignants et chercheurs d’autant que, pour une autre de l’opinion, la grève illimitée est assez radicale.
Selon nos sources, des contacts ont été pris entre les deux parties en conflit et des négociations auraient même débuté ce jeudi. A suivre donc…