Le civisme. Voilà une vertu primordiale dont aucun pays ne saurait se passer pour se hisser au rang des grandes nations. Autrement dit, la grandeur d’un pays, voire d’un peuple, doit se fonder sur le respect que chaque citoyen témoigne, sans faille ni répit, à l’égard de la communauté au sein de laquelle il évolue. Cela implique une réelle obéissance aux dispositions des lois et règlements, ainsi qu’aux principes et valeurs élémentaires de la vie en société. En effet, mieux que les sanctions pénales et autres mesures répressives, la conscience citoyenne doit nous guider vers l’accomplissement de notre devoir impérieux de respecter et de protéger, en tous lieux et en toutes circonstances, les biens communs de la cité. Autrement dit, le civisme, c‘est l'affirmation individuelle d'une certaine conscience politique qui place les égards dus au pays, à ses lois et à ses valeurs, au-dessus de toute chose.
Malheureusement, au regard de certaines situations vécues, vues ou entendues quotidiennement dans notre pays, le civisme est loin d’être la vertu la plus partagée chez nos concitoyens. Vous en voulez des exemples ? Regardez avec quel degré d’insouciance les gens usent et abusent des biens publics de l’Etat. Voyez comment les contribuables usent de mille et un stratagèmes pour se dérober des charges fiscales à eux imposées. Réalisez comment certains compatriotes placent leurs intérêts personnels au-dessus de ceux de l’ensemble des autres compatriotes, allant souvent jusqu’à poser des actes préjudiciables à l’image ou aux intérêts de notre pays. On peut citer beaucoup d’autres exemples qui, du fait de leur fréquence, sont classés au registre de la banalité.
Et avec ça, on se tourne pour réclamer des droits vis-à-vis de l’Etat ! D’ailleurs, nul n’ignore la prédominance de cette fâcheuse propension du commun des Nigériens à revendiquer toujours plus ses droits, sans jamais se soucier de l’accomplissement de ses devoirs. A coup sûr, le Niger se portera mieux, le jour où, dans nos agissements quotidiens, nous accorderons tous autant d’égard à nos devoirs qu’à nos droits.
Au vu de cette réalité cuisante, il est nécessaire d’accorder une plus grande importance aux cours d’instruction civique dans nos écoles. Car, assurément, c’est avec des hommes pétris de l’amour de notre pays et du respect de ses valeurs et symboles, que le Niger trouvera le chemin de sa splendeur. C’est pourquoi il nous revient de nous reprendre, un tant soit peu, pour retourner tous à l’école du civisme.