Les présidents nigérien, Mahamadou Issoufou et togolais, Faure Gnassingbé, ont réaffirmé lundi à Ouagadougou, la nécessité de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme.
"Nous devons tout faire pour renforcer la coopération, car seul on ne peut pas combattre le terrorisme", a déclaré le président togolais, venu présenter ses condoléances au Burkina Faso, trois jours après la double attaque terroriste contre l'ambassade de France et le siège de l'état-major des armées du Burkina Faso, dont le dernier bilan fait état de 16 morts, et plus de 80 blessés.
"C'est ensemble que nous pouvons nous défaire définitivement de ces malfaiteurs", a souligné M. Gnassingbé, par ailleurs président en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Rappelant le caractère international du terrorisme, le président togolais invite les pays membres de la CEDEAO à œuvrer en faveur de la paix et de la sécurité dans l'espace.
"Ma conviction, c'est que le terrorisme n'a pas d'avenir dans notre région", a déclaré pour sa part le président du Niger, Mahamadou Issoufou, président en exercice du G5 Sahel.
Les terroristes cherchent à défaire notre alliance. "Nous ne tomberons pas dans ce piège. Nous renforcerons cette alliance", a-t-il fait remarquer.
"Le terrorisme sera vaincu (et) sa défaite est inscrite dans la nature obsolète et anachronique des valeurs qu'il prétend défendre et du caractère ignoble et inhumain de ses méthodes de lutte. Nous sommes convaincus qu'ensemble nous vaincrons", a-t-il ajouté.
Les deux présidents, arrivés en fin de matinée, ce lundi à Ouagadougou, ont rencontré le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré avant de visiter les sites attaqués que sont l'ambassade de France et l'état-major des armées du Burkina Faso.
Les huit militaires burkinabè tués lors du double attentat vendredi dernier à Ouagadougou contre l'ambassade de France et l'état-major des armées seront inhumés mercredi dans l'après-midi, a annoncé lundi le gouvernement burkinabè dans un communiqué.
La ministre burkinabè de la Femme Laurence Ilboudo/Marshall, a pour sa part déclaré que la Journée internationale de de Femme prévue pour jeudi prochain sera célébrée dans "la sobriété et le recueillement", à cause de la double attaque terroriste.
Ce double attentat, revendiqué par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) d'Iyad Ag Ghali, intervient une semaine après la Conférence internationale de haut niveau sur le Sahel, tenue à Bruxelles, en Belgique, en vue de trouver des fonds supplémentaires pour achever le financement de la force conjointe du G5 sahel.
Cette force est née de la volonté des chefs d'Etat de la Mauritanie, du Mali, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger, pour effectivement faire face à la recrudescence des attaques terroristes meurtrières et dévastatrices perpétrées par les mouvements djihadistes et autres terroristes notamment dans les pays riverains du bassin du Lac Tchad, au Mali et dans les Etats voisins dont le Burkina Faso.
Depuis 2015, le Burkina Faso est régulièrement la cible d'attaques terroristes. Entre 2016 et 2017, la capitale a été le théâtre de deux attaques sanglantes qui ont fait au total une cinquantaine de morts.
Parallèlement, les attaques contre les positions de l'armée et de la police se sont multipliées, notamment dans le nord du pays. On dénombre jusqu'ici 80 attaques, responsables de la mort de plus de 130 personnes.