Le verdict du procès en appel du journaliste Baba Alpha, du groupe de presse Bonferey, est tombé ce lundi 18 mars. Dans son délibéré, la Cour d’Appel de Niamey a annulé le jugement rendu en première instance avant de statuer à nouveau sur l’affaire. La Cour a par la suite condamné Baba Alpha ainsi que son père Mahaman Alpha, à deux (2) de prison dont une (1) année ferme et un (1) avec sursis. Ils devront également tous les deux s’acquitter chacun d’une amende de 100.00FCFA.
D’après un de ses avocats qui s’est exprimé face à la presse à la sortie de l’audience de délibération, la question de la dégradation des droits civiques n’a pas été évoquée par la Cour, ce qui pour eux veut tout simplement dire que cette condamnation n’est plus à l’ordre du jour. Leurs papiers d’état civil qui ont été jugés faux seront toutefois, « confisqués et détruits ».
Incarcéré depuis le 3 Avril dernier à la Prison civile de Niamey, le jeune journaliste nigérien et son père qui est âgé de 70 ans, ont été condamné le 18 juillet 2017 par le Tribunal de Grande Instance Hors classe de Niamey à deux (2) ans de prison de ferme et à dix (10) ans de privation de tout droit civique et politique en plus d’une amende de 300. 000FCFA et l’interdiction de tout emploi public. Par ailleurs, le Tribunal a jugé leurs actes d’état civil « faux » et par conséquents « confisqués et détruits ».
Les deux prévenus étaient poursuivis pour « faux » et « usage de faux » dans l’établissement de leurs papiers d’état civil avec lesquels ils se sont fait établir la nationalité nigérienne.
Après un premier jugement en juillet dernier, le procès en appel s’est tenu le 8 janvier dernier et le délibéré prévu pour ce lundi 12 mars.
BABA ALPHA POURRAIT SORTIR DE PRISON LE 4 AVRIL PROCHAIN
Avec ce nouveau verdict, Baba Alpha et son père qui ont déjà passé presque un an de prison, pourront sortir au plus tard le 4 avril prochain. Il va falloir attendre la décision du procureur qui pourrait faire appel et ainsi l’affaire ira en cassation.
En attendant, le verdict de la Cour d’appel de Niamey a été jugé plus clément que celui en première instance par la défense ainsi que les proches de l’intéressé.
Malgré les infractions reconnues par la justice, les appréciations sur ce dossier divergent au sein de l’opinion ainsi que les confrères de Baba Alpha. Comme l’a régulièrement mis en avant un autre de ses avocats, maitre Boubacar Mossi, le journaliste ne fait que payer le prix de ses « critiques contre le gouvernement ». D’autant que Baba Alpha est né et a grandit au Niger où il a étudié et s’est marié sans qu’on ne lui reproche rien avant cette affaire d’usurpation de nationalité.
De tout temps et en dépit de sa première condamnation, Baba Alpha a toujours maintenu « qu’il n’a d’autres pays que le Niger ».
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