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Forums de haut niveau à Washington DC : Le Haut Commissaire à l’Initiative 3 N plaide pour une gestion intégrée et durable de l’élevage pastoral
Publié le mardi 13 mars 2018   |  Tamtaminfo


3ème
© Autre presse par DR
3ème Session ordinaire du Conseil des Ministres du G-5 Sahel: vers la pleine opérationnalisation de la FC-G5S, en mars 2018
La 3ème Session ordinaire du Conseil des Ministres du G-5 Sahel a débuté ses travaux ce Lundi 5 Février 2018 au Palais des Congrès de Niamey sous la présidence de Monsieur Tiéman Hubert COULIBALY, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale du Mali, Président du Conseil des Ministres du G5 Sahel en présence de ses homologues des 5 pays membres, de plusieurs membres du gouvernement du Niger, du Secrétaire permanent du G5 Sahel, des experts des pays membres et de plusieurs autres personnalités de marque. Photo: La ministre nigérienne du Plan, Aichatou Kane Boulama


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La ministre du Plan Aichatou Boulama Kané, et le Haut Commissaire à l’Initiative 3 N, M. Ali Betty ont participé à Washington la semaine dernière, sur invitation de la Banque Mondiale à des forums sur la « Fragilité: gérer les risques pour la paix et la solidarité » et « l’Atténuation des conflits liés au pastoralisme en Afrique ». Ces événements de haut niveau, ont enregistré la participation de plusieurs ministres et dirigeants d’institutions multilatérales, venus éclairer la manière dont la communauté internationale pourrait coopérer plus efficacement dans les situations de crises.


Lors de son intervention, s’appuyant sur la définition de la fragilité au Niger, la Ministre Aichatou Boulama Kané a abordé six dimensions : politique, économique, sociale, sécuritaire, humanitaire et environnementale. Sur la dimension politique, toutes les institutions de la République prévues par la Constitution ont été mises en place et fonctionnent normalement.

Sur la dimension économique, malgré le taux de croissance de 7%, la croissance de l’économie nigérienne apparait insuffisante pour faire face aux besoins sociaux importants liés à l’accroissement démographique. Sur la dimension humanitaire, la crise humanitaire au Niger s’aggrave en raison notamment de la persistance de la crise sécuritaire, de l’émergence de crises multiples à Diffa, Tillabery et Tahoua. Sur la dimension sécuritaire, le Niger à l’instar des autres pays du sahel, se trouve dans un contexte sécuritaire particulier avec des menaces classiques et la pression de plusieurs fronts terroristes.

Mais malgré les efforts du gouvernement et de ses partenaires, cette résistance peut être ébranlée si on ne s’attaque pas à la pauvreté, la faiblesse de la gouvernance, l’insuffisance d’opportunités pour les jeunes.

Sur la dimension environnementale, le Niger est en prise avec une situation environnementale précaire du fait de l’ampleur de la dégradation des terres, de la faible préservation de la biodiversité, des difficultés pour une gestion durable des ressources en terres et en eaux, ainsi que les capacités limitées à faire face aux défis émergents de l’impact des changements climatiques. Sur la dimension sociale, la situation est caractérisée par un niveau de pauvreté relativement élevé et la faible couverture des besoins sociaux fondamentaux.

Pour sa part, le Haut Commissaire à l’Initiative 3 N, M. Ali Betty a axé son intervention sur « l’Atténuation des conflits liés au pastoralisme en Afrique ».

Prenant l’exemple du Niger, il indique que notre pays est confronté ces dernières années à plusieurs facteurs concomitants de fragilité (économique, environnementale, sécuritaires), qui pèsent sur les efforts de développement. Malgré tout le pays maintient le secteur de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et du Développement Agricole Durable au rang des priorités nationales, en particulier avec la mise en œuvre de la stratégie de l’Initiative 3N.

L’élevage est une composante majeure de l’I3N.

« De par sa géographie, une large portion du territoire nigérien a une vocation principalement pastorale. La contribution de l’élevage pastoral à l’économie et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle est très importante. Et les aspects culturels liés au mode de vie pastorale transhumant ou nomade font partie intégrante de l’identité nationale. Cependant certaines évolutions compliquent la cohabitation entre systèmes agricoles et pastoraux, et donc entre différentes communautés.

Les effets des changements climatiques et de l’aridification des terres d’une part et de la pression démographique d’autre part s’alimentent mutuellement et créent un surcroit de compétition pour les ressources. Grâce aux initiatives prises dans le cadre du code rural et de l’ordonnance sur le pastoralisme, le Niger parvient à maintenir un principe de droit fondamental à la mobilité pastorale et à l’accès aux ressources et à réguler les relations entre agriculture et élevage.

Par ailleurs, l’élevage pastoral est un système de production régional (sous régional) qui repose sur l’exploitation temporaire/saisonnière des ressources dans la zone sud de la région (sous-région) et qui dans le même temps alimente les grandes villes côtières en produits carnés. Malgré l’évidente nécessité de gérer les mouvements transfrontaliers via des mécanismes de concertation régionaux et des stratégies intégrées, le contexte actuel tend à exacerber les sources de tensions entrainant la prise de mesures particulièrement restrictives par les pays d’accueil.

La crise sécuritaire engendrée par l’existence de groupes armés violents dans la zone nord du sahel, alimente les amalgames et la perception erronée que : pasteurs = menace.

Ce qui devient un frein à une gestion apaisée de la problématique. Il est plus que jamais indispensable d’accompagner les Etats et institutions régionales dans cette voie. Or on constate de la part même des partenaires un glissement des centres d’intérêt et agendas vers les questions sécuritaires et migratoires aux dépens d’objectifs premiers de développement rural et des territoires.

Pourtant sans mise en valeur des zones pastorale du Nord Sahel, sans perspectives économiques, services sociaux de base et présence effective d’administrations décentralisées, ces régions laisseront la place libre aux trafiquants de tout genre et aux groupes armés.

Contenu de l’intervention Niger et Fragilités Malgré la stabilité des institutions et l’absence d’incidents sécuritaires majeurs ces dernières années au Niger, les facteurs de fragilité sont nombreux : ‒ Fragilité économique avec la chute des prix des matières 1eres ‒ Effets de la crise sécuritaire dans les pays voisins (région Lac Tchad, Mali, Libye) et zone désertique poreuse aux trafics et aux mouvements de groupes armés ‒ Effets de la crise migratoire (Niger principal pays de transit, zone de rapatriement des migrants et demandeurs d’asile bloqués sur le territoire libyen)

‒ Effets du changement climatique : conditions climatiques de + en + variables, extrêmes et globalement + sèches Malgré ce contexte, les autorités maintiennent leur fort engagement sur le secteur de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et le Développement Agricole Durable en particulier à travers la mise en œuvre de la stratégie 3N « Les Nigériens Nourrissent des Nigériens ».

En conclusion le Haut Commissaire à l’Initiative 3 N souligne que « dans un contexte marqué par le changement climatique, la pression démographique, une urbanisation accélérée, il est plus que jamais nécessaire d’accompagner les Etats vers une gestion intégrée et durable de l’élevage pastoral en raison de sa contribution à l’économie, à la sécurité alimentaire, à la mise en valeur de zones « reculées ».

Car sans présence humaine, sans l’existence de services publics et d’administrations locales, la place sera laissée libre pour toutes les formes de violence et de trafic ».

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