YAOUNDE, 12 mars (Xinhua) -- Quelque 250 personnels militaires originaires du Cameroun, du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Bénin prennent part à un stage de formation dans le cadre de l'offensive militaire contre Boko Haram menée par ces pays depuis quatre ans, tenue depuis lundi jusqu'à vendredi à Douala, la métropole économique camerounaise.
Sous l'appellation d'Unifight Focus 2018, cette session de renforcement des capacités est la deuxième organisée depuis l'opérationnalisation de la Force mixte multinationale (FMM) de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT), organisation régionale à laquelle le Cameroun, le Nigeria, le Niger et le Tchad, appartiennent, avec la participation du Bénin, non membre, en 2015.
Comme la première ayant eu lieu à la même période en 2017, elle se déroule à la base navale des forces armées camerounaises à Douala, la métropole économique du pays, un site abritant par ailleurs une partie des locaux de la base logistique continentale, inaugurée il y a peu, de la Force africaine en attente (FAA), l'armée commune en création des pays membres de l'Union africaine (UA).
Pendant les cinq jours de stage, les participants reçoivent des enseignements destinés à accroître leur efficacité dans divers domaines clés de la lutte antiterroriste, comprenant le déminage des engins explosifs, auxquels les combattants de Boko Haram ont souvent eu recours lors de leurs attaques, la prise en charge médicale, les droits de l'homme et, bien évidemment, la tactique opérationnelle, a confié une source proche du dossier jointe par Xinhua lundi soir, à Douala.
L'objectif, selon cette source, est la montée en puissance de la FMM, en vue de l'éradication définitive de la secte islamiste nigériane qui, bien que déclarée affaiblie militairement, conserve sa capacité de nuisance, comme en témoigne la poursuite des attentats-suicides et des raids contre les populations civiles dans sa zone d'influence, la région du Tchad.
La session, ouverte par Samuel Dieudonné Divaha Diboua, le gouverneur de la région du Littoral dont la ville de Douala est le chef-lieu, mobilise des experts de l'Union africaine et de la Croix-Rouge. Sur les 250 personnels militaires présents, la moitié provient du Cameroun et le reste du Nigeria, du Niger, du Tchad et du Bénin, qui avait consenti à participer à la lutte contre le groupe djihadiste.
Organisée en deux parties, cette formation soutenue par les Etats-Unis se poursuivra la semaine prochaine dans une autre ville de ce pays, Garoua, dans le Nord.
La FMM avait été créée lors d'un sommet spécial des chefs d'Etat de la Commission du Bassin du lac Tchad tenu à Yaoundé, en février 2015, sous l'égide de l'UA. Ses effectifs, initialement prévus pour être portés à plus de 10.000 hommes, se composent pour l'heure d'un apport fixé à un bataillon, soit 750 hommes, pour chacun des cinq pays concernés, selon les chiffres révélés à Xinhua.
L'état-major de la force est basé à N'Djamena, la capitale du Tchad.