Réagissant à une information de la presse italienne faisant cas de l'envoi de militaires italiens dans son pays, le ministre d'Etat nigérien de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Mohamed Bazoum, a démenti ces allégations lundi sur la presse internationale, définissant la mission comme "inconcevable".
En décembre dernier, le président du Conseil italien Paolo Gentiloni aurait annoncé que les gouvernements italien et nigérien avaient signé une convention au terme de laquelle l'Italie s'engageait à déployer au Niger un premier contingent d'environ 150 militaires pour former les forces nigériennes à la lutte contre le terrorisme au Sahel et au contrôle des flux migratoires à destination des côtes européennes.
A terme, la mission italienne devrait se composer de 470 militaires dotés de 150 véhicules.
Le quotidien italien Cforriere della Sera, a dans une récente parution, fait mention de deux lettres du ministre nigérien de la Défense, Kalla Moutari, envoyées à son homologue italienne, Roberta Pinotti, demandant une intervention militaire à l'Italie.
Réagissant sur RFI lundi, le ministre Mohamed Bazoum a nié tout contact entre Rome et Niamey à ce sujet, déclarant avoir appris la nouvelle de l'envoi des militaires "par les médias".
"Nous n'avons jamais adressé de telles lettres à l'Italie. Cela ne relève pas tout à fait de la réalité", a-t-il martelé. Il a rappelé à l'occasion le refus définitif de son pays de l'envoi d'une mission militaire italienne de 470 hommes sur son territoire.
Il est à souligner que l'annonce de l'envoi de la mission militaire au Niger intervient à un moment où la présence des bases militaires étrangères dans le pays est fortement contestée par de nombreux citoyens nigériens, dont certains regrettent "une recolonisation militaire du Niger" et accusent ces puissances de vouloir "transférer le combat chez nous".
En effet, depuis près de deux ans, certaines puissances occidentales, dont la France, les Etats-Unis et l'Allemagne ont décidé de faire du Niger, vaste pays du Sahel à cheval entre l'Afrique noire et le Maghreb, leur base en Afrique subsaharienne pour mener efficacement la lutte contre les forces terroristes et autres trafiquants de drogues qui écument la bande sahélo-saharienne.