NIAMEY -- La société civile nigérienne a annoncé mercredi soir dans une déclaration, le report sine die de son mot d’ordre de journée "ville morte" initialement prévue jeudi pour protester contre la Loi de finances 2018.
En effet, le collectif des organisations de la société civile, après les multiples marches suivies de meetings, avait appelé à une journée "ville morte", dans tout le pays, jeudi, pour dénoncer cette loi qualifiée "d’antisociale".
Après une large concertation, le collectif dit avoir pris la décision de surseoir au mot d’ordre de journée "ville morte", "pour donner aux différents acteurs plus de temps d’information et de préparation afin que le mouvement concerne tous les secteurs et toutes les principales localités du pays".
Toutefois, une nouvelle marche suivie de meeting est programmée pour le 25 mars prochain, par les mêmes structures, pour le même motif.
Depuis plusieurs mois, la société civile nigérienne ainsi que l’opposition politique organisent à répétition des manifestations pacifiques sur le territoire national, pour dénoncer, sans succès, cette loi de finances et l’implantation des bases militaires étrangères sur le territoire national, ainsi que la mauvaise gouvernance du régime.
Elles estiment que cette loi accorde "des cadeaux fiscaux aux compagnies étrangères et aux opérateurs du secteur des hydrocarbures, alors que les contribuables les moins nantis sont accablés d’impôts et de taxes".
De son coté, le gouvernement a soutenu que l’impact des nouvelles mesures contenues dans cette loi de finances sera moindre pour la population.
"Contrairement à ce qu’avancent ses détracteurs, le budget 2018 ne contient pratiquement aucune mesure affectant les campagnes, où vivent 80% des 20 millions de Nigériens, en majorité pauvres", déclare le ministre nigérien des Finances, Hassoumi Massaoudou.
Selon lui, ces mesures concernent précisément les marchés d’"un secteur qui n’était pratiquement pas fiscalisé et qui fait 59% du PIB".