Pour parler du tourisme, mais surtout de la nécessité de faire revivre ce secteur qui peut générer des ressources inestimables pour le Niger et les acteurs qui y opèrent, on peut compter sur le professionnalisme et le don de soi dont fait preuve M. Mawli Dayak, Directeur de l’Agence ‘’Temet Evénements’’, qui retrouve toute sa verve pour faire étalage des mille et un attraits des zones touristiques de notre pays, de Tillabéri à Agadez, en passant par le Parc National du W et la réserve des girafes de Kouré. Le Niger, estime-t-il, regorge de richesses touristiques et culturelles qui méritent d’être davantage valorisées.
Aussi, quand le 28 février dernier, l’occasion lui a été offerte à travers le dernier festival de l’Aïr qui s’est déroulé à Iférouane, il prit la parole pour livrer devant l’assistance un vibrant plaidoyer pour la relance du tourisme au Niger, Le cadre sied bien car le festival de l’Aïr a été lui-même voulu et conçu comme étant un produit culturel et touristique. Mieux, le public cible était sur place. En effet, l’on notait autour du Premier ministre, SE. Brigi Rafini, la présence des ministres en charge du Tourisme du Mali et de l’Algérie, d’une Commissaire de l’Union Africaine, des membres du corps diplomatique ainsi que plusieurs amoureux du désert venus de différents pays d’Europe.
Profitant donc allègrement de ce podium de cette 13ème édition du festival de l’Aïr, Mawli Dayak, a eu les mots qu’il faut pour entrainer les participants dans une merveilleuse escapade au bout de l’extrême à travers les paysages particulièrement sublimes de l’Aïr et du Ténéré, hélas abandonnés, ces dernières an- nées, par les vagues de touristes occidentaux.
L’Aïr, dit-il, c’est cet “ensemble de massifs cristallins et volcaniques, avec en point culminant le Mont Gréboun à 2310 m. Sur la bordure orientale de l’Aïr, dans un décor inqualifiable commence le désert du Ténéré, dont la magie et la notoriété ne sont comparables à aucune autre dans le monde”.
S’y ajoute la falaise du Kawar en plein milieu du Sahara avec à son nord le Plateau du Djado. “Dans ce paysage magique, probablement l’un des plus beaux du Niger, de nombreux monuments historiques illustrent un passé riche”, explique Mawli.
Il y a aussi les richesses des vestiges du passé pour la découverte desquelles il a invité les visiteurs à faire un tour sur les innombrables sites archéologiques où l’histoire lève un large coin de voile sur l’époque des dinosaures, il y a plus de 100 millions d’années. “Des pétroglyphes datés de 6 à 8 000 ans avant notre ère, des céramiques parmi les plus anciennes au monde, des outils préhistoriques. Des coquillages et fossiles de poissons vieux de plusieurs millions et milliers d’années, au milieu du désert, attestent de la présence de mers et de lacs il y a très longtemps”, souligne-t-il.
Autre richesse de l’Aïr évoquées par ce passionné du tourisme, c’est aussi la “diversité culturelle, les liens sociaux et la coexistence exemplaire entre les kel tamasheks, les toubous, les peuls Wodaabe, les arabes et haussas ont façonné la vie d’Agadez et de sa région”. Comme il l’explique bien, en plus d’être une richesse et un levier pour le développement, cette diversité culturelle est le vecteur d’une réelle cohésion nationale au sein des populations autochtones, notamment avec la culture de l’hospitalité, de la solidarité et de la tolérance.
Agadez Niger Tourisme 01D’où son regret de constater que, depuis plusieurs années le tourisme est en crise, aussi bien au Niger que dans de nombreux pays de la zone ouest-africaine, du fait de la question sécuritaire. “Les conflits récents dans plusieurs pays voisins et une réputation exagérée de l’insécurité dans la région d’Agadez ont anéanti les activités touristiques”, note-t-il avec amertume. Pourtant, fait-il remarquer, ces dernières années la situation sécuritaire dans la région d’Agadez est surtout sujette à des actes de délinquance liée à la pauvreté.
Persuadé que la situation est sous contrôle et que le tourisme a un grand rôle à jouer dans la résilience des populations contre la pauvreté, le Directeur de ‘’Temet Évènements’’ ne compte pas baisser les bras face à l’inertie qui semble plomber le développement du tourisme dans notre pays. Aussi, envisage-t-il d’organiser le forum dénommé ‘’Carrefour Innovation et Tourism de l’Afrique de l’Ouest’’ (CITAO), prévu au mois de juin prochain à Agadez. Il s’agit, à travers l’organisation de ce forum, explique M. Mawli, de susciter et motiver des politiques nationales plus dynamiques dans la sous-région en faveur du développement du tourisme. De même, ajoute-t-il, ce forum vise à mobiliser les populations en vue de leur implication plus soutenue en faveur du secteur du tourisme. Selon Mawli, ce projet qui sera placé sous le haut patronage des plus hautes autorités de notre pays, est mené par un groupe d’agences de communication et de promotion culturelle à Niamey, Agadez, en Algérie et en France.
Il faut rappeler qu’avec ce forum, l’Agence Temet Evénements n’est pas à son coup d’essai. En effet, en 2015, elle a organisé la semaine culturelle « Agadez, capitale de la paix, une manifestation dédiée à la promotion des arts, de l’artisanat, ainsi qu’au développement chez les jeunes nigériens des bonnes pratiques d’actions citoyennes. Cet événement, se réjouis de souligner, Mawli, a surtout mis à l’honneur la culture toubou très riche, mais peu connue.
Auparavant, en 2013, Temet Evénements a organisé à Niamey, sous le haut patronage de la Haute autorité à la consolidation de la paix, le festival « Chant des dunes », qui a réuni des artistes de renommée du Niger, du Mali, de la Mauritanie, de l’Algérie, de la France et de Belgique. En marge de ce festival, s’est tenue, sous le parrainage du Premier ministre, SE. Brigi Rafini, une conférence sur l’implication des jeunes au dialogue interculturel qui a regroupé des jeunes leaders du Niger, du Mali, du Burkina Faso et du Togo.
« Convaincus que l’essor et la stabilité du Niger passent par des contributions citoyennes des acteurs économiques et l’implication de la population locale, nous aspirons à participer activement à la relance du tourisme et au développement des activités de l’artisanat », conclut Mawli Dayak.