Sept (7) journaux indépendants du Niger dont un (1) journal en ligne, réunis autour d’une structure dénommée Cadre Indépendant de Concertation pour la Presse (CICP), ont animé une conférence de presse ce lundi 19 mars 2018 au siège du journal l’Evénement.
La question des contrôles généraux fiscaux diligentés au sein de tous les organes indépendants, particulièrement au niveau des journaux, et le processus ayant abouti à la désignation des représentants de la presse au sein du prochain Conseil Supérieur de la Communication, principal organe de régulation du secteur des médias au Niger, ont constitué le menu de cette deuxième sortie médiatique de certains patrons de la presse écrite, après celle du mois de février dernier relativement au même sujet de contrôle de fiscalité.
En prenant la parole le premier, M. Soumana Maïga, Directeur de Publication du quotidien « l’Enquêteur » a de prime abord précisé qu’une telle opération est légale d’un point de vue de la loi et lie toutes les entreprises de presse qui disposent d’un numéro d’identification fiscale. C’est dans l’ordre normal des choses, a-t-il insisté.
Toutefois, ce dernier s’est beaucoup interrogé sur la légitimité d’une telle opération à l’instar de plusieurs patrons de la presse qui y voient tous des manœuvres du pouvoir pour sévir contre les journaux très critiques vis-à-vis du régime de Mahamadou Issoufou afin de les empêcher de mettre à nu les pratiques corruptives qui mettent en cause les dignitaires de ce régime.
Pour M. Aksar Moussa Directeur de Publication du bihebdomadaire « L’Evénement », le régime peut continuer à initier des multitudes de contrôles fiscaux et même recourir à bien d’autres menaces, il ne réussira jamais à faire taire les journaux indépendants très déterminés à défendre la liberté de la presse et leurs entreprises autour du Cadre Indépendant pour la Concertation de la Presse (CICP). Ce dernier a saisi cette occasion pour rassurer l’opinion qu’un certain nombre des journaux travaillent activement avec leurs confrères sur le plan international, autour de nombreux scandales politicofinanciers, tels que l’affaire « urnaiumgate », « Mukourigate », pour ne citer que ces quelques cas.
L’opinion nationale et internationale saura qui a fait quoi au Niger au gré d’un véritable travail d’investigation qui est en train d’être fait à l’international, a-t-il martelé. Notons qu’au bout de trois à quatre semaines, ces contrôles sont quasiment terminés, certains organes de la presse écrite, notamment les journaux qui accablent le régime de critiques, ont d’ores et déjà reçu des notifications de la part des services des impôts.
C’est le cas de l’Hebdomadaire « Le Courrier » qui a été imposé à près de 10 millions de francs CFA sur la base des suppositions et non pas sur des pièces comptables, a déclaré M. Ali Soumana, Directeur de Publication de l’Hebdomadaire « Le Courrier » qui prenait également part à cette conférence de presse. Le second point de cette conférence de presse a porté sur ce que le CICP a qualifié de simulacre de désignation des représentants de la presse au sein du prochain Conseil Supérieur de la Communication.
Notons que ces désignations ont été faites dans des conditions pas très démocratiques, car l’organe chargé de faire ces désignations n’a pas concerté tous les éditeurs de la presse indépendante et s’est plutôt arrangé de concert avec certains responsables de la Maison de la Presse, pour recruter des journalistes acquis à la cause du pouvoir. Le CICP a mis à profit sa conférence de presse pour annoncer les couleurs du prochain qui selon lui sera au service exclusif du pouvoir et non pour la bonne cause de la régulation du secteur des médias tout entier.
Enfin, le Cadre Indépendant de Concertation pour la Presse a annoncé à l’opinion nationale et internationale la publication dans les tous prochains jours de son livre blanc dont le tome 1 est intitulé « Assassinat programmé de la presse indépendante au Niger ».