Comme la directrice générale de ASUSU S.A l’a souligné dans son point de presse du dimanche 18 mars, son institution a fait l’objet ces derniers temps d’une série de demande de retrait important de fonds de la part de plusieurs de ses clients. Il s’agit pour l’essentiel des entreprises et établissements publics comme la SOPAMIN, le cas qui a le plus fait couler d’encre, mais aussi la CNSS, la LONANI, l’ARTP, la SONIDEP et plusieurs banques de la place. A priori donc une manœuvre orchestrée pour déstabiliser l’institution de micro-finance qui, à la suite de différents chocs exogènes comme l’a détaillée Réki Djermakoye, n’était pas en mesure d’honorer les différents ordres reçus de ses clients.
Enfin d’en savoir plus, nous avons approché la tutelle ainsi que certaines sociétés qui se trouvent dans le même cas que la SOPAMIN et effectivement, plusieurs établissements de la place ont décidé de recourir aux moyens prévus par les contrats souscrits et les voies légales pour rentrer dans leurs droits. Des investigations que nous avons menées, nous avons recueillis plusieurs versions qui concordent sur un fait : la situation qui prévaut au sein d’ASUSU notamment l'état de sa trésorerie comparé à ses engagements ont poussés l’autorité de tutelle à parer au plus presser et à demander à ces sociétés publiques ayant logés des fonds au sein de la société de les sécuriser et donc les placer en lieux sûrs. « C’est au total plus de 10 milliards de FCFA que cette société doit à ses clients pour un disponible de 140 millions seulement » nous a confié, en off et en attendant la réponse de la tutelle qui a été citée dans l’affaire. Selon notre source, c’est « ce qui fait courir la directrice de ASUSU et lui fait perdre son sang froid alors qu’elle est la principale responsable de la gestion des fonds qui lui ont été confiés sur la base d'un contrat de dépôt (DAT), lesquels devraient être restitués conformément aux termes du contrat ».
Selon une autre source toujours engagée dans un autre contentieux avec ASUSU pour le même motif du respect des engagements contractuels en dépit des concessions et facilités qui ont été accordées à l’institution, l’autorité de tutelle qui est commune à tous les établissements publics, a estimé nécessaire de « limiter les dégâts » d’autant qu’un rapport des autorités compétentes ainsi que de la commission bancaire a déjà relevé certains manquements dans la gestion de la dite société. « En clair, il a été constaté que les fonds des déposants ont pris d'autres destinations et il est normal et surtout dans l’ordre des choses que la tutelle prenne ses dispositions afin que les fonds publics soient mis en sécurité» a confirmé à Actuniger la même source.
D’autres contentieux en justice sont donc à prévoir en plus de celui de la SOPAMIN, ce qui fait dire que l’affaire ne fait que commencer. Toutefois, nos démarches ne nous ont pas permis d’aller encore au fond des choses et selon nos interlocuteurs, la tutelle c'est-à-dire le ministère des finances ainsi que les institutions compétentes notamment le régulateur apporteront les détails nécessaires en temps opportun et répondront par la même occasion à certaines « allégations » de la directrice générale dans son point de presse.
Nous y reviendrons sur les suites de cette affaire qui défraie actuellement la chronique afin de permettre à nos lecteurs de se faire eux-mêmes leur propre idée sur cette affaire qui risque de connaitre plusieurs rebondissements et qui ne fait donc que commencer.