Plusieurs dirigeants du Collectif des organisations de la société civile ont été interpellés le dimanche 25 mars à la suite de la manifestation interdite par les autorités. Il s’agit notamment de Moussa Tchangari (AEC), Ali Idrissa Nani (ROTAB, CROISADE) et Nouhou Arzika (MPCR) auxquel s’ajoutent plusieurs autres militants du Collectif des OSC parmi lesquels l’avocat Lirwana Abdourahmane et le militant de l’opposition Ousseini Maiga.
C’est le secrétaire général de l’association Alternative Espaces Citoyens (AEC) qui a été le premier à être interpellé par la police aux environs de 9H00 au siège de l’organisation et « sans mandat » selon ses proches collaborateurs. La police a d’ailleurs investit parallèlement le siège de l’organisation, ce qui a poussé les autres membres du collectif à se rabattre au siège du MPCR pour peaufiner les préparatifs de la manifestation qui devrait démarrer à 16H00 à la Place Toumo. Là aussi, la police est vite arrivée et a procédé à l’interpellation de plusieurs autres manifestants dont un autre leader du mouvement, Ali Idrissa Nani, de CROISADE.
Quelques instants après, c’est au tour de Nouhou Arzika, président du MPCR et une des principales figures de la fronde qui a été à son tour interpellé par les forces de sécurité. Il avait auparavant accordé des entretiens à des médias au niveau du bureau de Me Lirwana Abdourhamane avant d’être intercepté au niveau du rond-point 6e selon les informations recueillies et confirmées avec les membres du Collectif par Actuniger. L’avocat, membre du MPCR, a été par la suite également interpellé juste après l’interview qu’il a accordée à Labari TV où il était l’invité spécial du journal du soir.
Il convient de noter qu’auparavant et alors que les manifestants essayaient timidement de converger vers la Place Toumo, lieu du rassemblement, le militant de l’opposition Ousseini Maiga a été aussi interpellé par la police.
Les interpellés ont dans un premier temps, été regroupés au niveau du camp de la police, avant d’être transférés par la suite dans les locaux de la police judiciaire (P.J) où ils ont passé leur première nuit. Leurs proches qui se sont transportés sur les lieux n’ont pas pu encore les voir en attendant la journée de ce lundi pour une nouvelle tentative.
La manifestation interdite par les autorités s’est transformée en émeute avec des échauffourées entre les manifestants et la police enregistrées dans plusieurs endroits de la capitale. La veille, le gouverneur sortant Seydou Ali Zataou avait déjà prévenu que « tout trouble à l’ordre public sera imputé aux responsables des organisations ayant fait la déclaration de manifester et la loi sera appliquée dans toute sa rigueur».
