L’Association des Jeunes Avocats du Niger (AJAN) réunie à l’effet d’analyser la situation qui prévaut ces derniers jours, conformément à ses missions réglementaires et statutaires, constate que l’interdiction du droit de manifester a engendré des conséquences condamnables dans un Etat de droit.
En effet, il nous a été donné de constater que:
-Des arrestations ont eu lieu dans des conditions déshonorantes et irrégulières notamment la violation du principe de l’inviolabilité du cabinet d’avocat garantie par l’article 6 alinéa 3 du règlement N°05 de l’UEMOA ;
-Qu’un organe de la presse a été fermé de manière arbitraire.
-Que des arrestations et poursuites généralisées sont engagées contre des défenseurs des droits de L’Homme par anticipation et en grande partie dans les locaux de leur structure,
-Que tous les défenseurs de droit de l’homme inculpés ont été déposés dans les camps de détention loin de leur famille et conseil.
En conséquence de ce constat, nous rappelons aux autorités publiques que le droit de manifester, d’opiner et la liberté de Presse sont des libertés constitutionnelles qui ne sont pas laissées à l’appréciation tendancieuse des gouvernants ;
Condamne cependant tout recours à la violence dans un Etat de droit et appelle à la préservation des biens publics et privés en toutes circonstances.
En tout état de cause, L’AJAN appelle au respect strict des procédures dans le traitement des dossiers de toutes les personnes inculpées et rappelle aux magistrats leur responsabilité en pareille circonstance.
L’AJAN rappelle également à tous les acteurs qu’il s’agit là d’un contexte qui met à l’œuvre, comme par essaie, l’indépendance de la justice et la défense des libertés pour lesquelles aucun laxisme n’est possible.
Déjà, l’AJAN invite ses membres, les organisations professionnelles nationales et internationales dans la lutte pour la sauvegarde des libertés, seules actions pouvant faire gagner à la justice ce qu’elle a perdu du peuple car on sait désormais ce qu’engendre la crise entre la justice et les citoyens : tout semble partir de là ;
C’est d’ailleurs le lieu de soutenir le Syndicat Autonome des Magistrats du Niger dans son noble combat pour la révision des statuts de la magistrature, car la justice bien dite rassure plus que le recours à la force publique.
OUI ! La justice n’a pas pour mission d’étouffer des libertés mais de les protéger ; nous y veillerons car lorsque les défenseurs des libertés sont privés des libertés, l’avocat doit servir de bâton d’aveugle sur le chemin des libertés.