Au début des troubles sociaux relativement à la hausse du prix du pain et de certaines taxes, Louis XVI avait déclaré " c'est tout juste une minorité qui s'agite. Le peuple français est avec son roi ". Guère visionnaire, il n'avait pas vu venir la Révolution française, qui en 1789, mit non seulement un terme à son pouvoir, à la monarchie elle - même, mais le fit également décapiter ainsi que la reine, Marie - Antoinette.
Au Niger, en 1989, au début de la contestation estudiantine des projets Éducation 1 et 2, instaurant la double vacation notamment, le Général Ali Saibou avait parlé d'une minorité de scolaires excités et éternels contestataires, mais que le peuple le soutenait. Il venait alors d'être élu à 99,7% pour un septennat ! Cette minorité disqualifiée a pu entraîner d'autres forces sociales et finalement contraint le Président fraîchement élu à écourter son mandat !
Au Niger, Tandja Mamadou, alors Président de la République avait aussi en 2009 clamé sur tous les toits que les opposants à son projet de néo bonapartisme ou Tazarce ne constituent qu'une minorité négligeable et que le vrai peuple l'y encourage. Le défi à cette prétendue minorité prit fin un matin du 10 février 2010.
Le PR Issoufou Mahamadou connaît sûrement l'histoire des changements politiques dans l'Histoire. Mais, en a t-il tiré des leçons ? Difficile à dire ! Car, Voilà que lui aussi parle allègrement de "minorité" du peuple, comme s'il n'était pas, constitutionnellement parlant, aussi leur président ! Comme si ''la démocratie ne connaît et reconnaît que la majorité ! Erreur ! Comme le dit Albert Camus, "la démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité, mais la protection de la minorité. "
Du reste, ce n'est point une minorité qui s'oppose à cette scélérate loi des finances, mais bien le plus grand nombre de citoyens, comme l'attestent la réussite exponentielle des JAD hebdomadaires et du "Pays mort ".
À trop mépriser la "minorité ", l'on se retrouve sans majorité voire davantage !
Pour qui sonne le glas ?