A l’occasion de la cérémonie de l’an 2 de son investiture pour un second mandat à la tête du Niger, le Président de la République, Issoufou Mahamadou a dressé un bilan de mise en œuvre du Programme de Renaissance, acte 2 dans une interview qu’il a accordée à Télé Sahel le dimanche dernier à 20h. Nous allons vous proposer dans cette série d’articles les grandes lignes de cette exclusivité.
D’abord le bilan. Je voudrais commencer par renouveler mes remerciements au peuple nigérien qui m’a fait confiance à deux fois, notamment en 2011 et 2016. Le peuple nigérien m’a fait confiance sur la base d’un programme. Il s’agit du Programme de Renaissance acte I et du Programme de Renaissance acte II. Je voudrais rappeler les axes prioritaires de ces programmes.
Il s’agissait pour nous, on s’en souvient d’abord de mettre en place des Institutions démocratiques fortes et stables ; d’assurer la sécurité des Nigériens et du pays ; de réaliser des infrastructures routières, énergétiques, ferroviaires, de télécommunications, des infrastructures urbaines également ; de mettre en œuvre l’initiative 3N ; de promouvoir l’éducation et la santé ; d’assurer l’accès à l’eau et à l’assainissement et de créer des emplois, notamment pour les jeunes.
A ces axes, le Programme de Renaissance acte II a ajouté un nouvel axe qui est l’axe relatif à la Renaissance culturelle. Alors quel bilan peut-on faire de 7ans de mise en œuvre du Programme de Renaissance ? On peut faire ce bilan à deux : au plan macroéconomique d’abord et puis au plan sectoriel. Au plan macroéconomique, il faut retenir qu’en 2016 et 2017, le Niger a connu une croissance économique annuelle de 4,9 %. Quand on regarde la croissance cumulée depuis 2011, on peut dire que la richesse nationale s’est accrue de plus de 48% de 2011 à 2017. S’agissant de l’inflation, le taux d’inflation a été de 0,2% en 2016 et 2,4% en 2017.
Quand on cumule le taux d’inflation depuis 2011, on se rend compte qu’il est de 6,5%. Cela veut dire que l’inflation qui est une espèce d’impôt déguisé a été donc maitrisée. Ce qui a permis de protéger le pouvoir d’achat des ménages. Même chose quand on prend l’endettement du pays, il a été maitrisé. Nous avons également maitrisé les dépenses grâce à la régulation budgétaire. Nous avons mis en œuvre des reformes au niveau des régies financières qui ont permis de redresser progressivement les recettes ; ce qui fait que le déficit budgétaire est en cours de résorption.
Et cela permet à notre pays de sortir de cette pyramide dite pyramide de Penzi qui a caractérisé ces derniers temps la gestion des finances publiques. Donc vous voyez qu’au plan macroéconomique, nous avons pu renforcer la stabilité macroéconomique du pays depuis 7 ans.
Maintenant, au plan sectoriel, le bilan fait ressortir des progrès remarquables pendant ces 7 dernières années.
D’abord, commençons par les infrastructures. En 2016 et 2017, puisque le bilan du premier programme a été déjà fait et débattu à l’occasion des élections de 2016, je veux me concentrer surtout sur les réalisations de 2016 et 2017. Nous avons continué les réalisations au niveau des infrastructures routières, énergétiques ; des télécommunications et des infrastructures urbaines. Pour citer des exemples, pas plus tard que le 3 avril, nous allons inaugurer l’échangeur Diori Hamani qui est le troisième échangeur que nous réalisons au niveau de la ville de Niamey. Et peu après, nous allons également inaugurer un certain nombre de routes notamment la route Ballayera-Loga et la route Zinder-Magaria frontière avec le Nigeria.
Rappelez-vous aussi qu’en 2016, nous avons fait en matière d’infrastructures urbaines Agadez Sokni ; en 2017 Tahoua Sakola. Ces projets au niveau de ces villes viennent s’ajouter a ce qui a été réalisé au niveau de Niamey Gnala, de Dosso Sogha et de Maradi Kollya.
En ce qui concerne l’initiative 3N, nous avons atteint tous les objectifs que nous nous sommes fixés. Nous avons atteint les niveaux de production prévus en ce qui concerne les cultures pluviales ainsi qu’en ce qui concerne les cultures irriguées. Chaque année, même si on arrive à réaliser les objectifs, il y a toujours des zones déficitaires dans notre pays. Et donc pour soutenir les populations de ces zones déficitaires et celles qui ont été victimes des catastrophes, des inondations ou encore les populations déplacées par l’insécurité, le gouvernement a conçu et mis en œuvre un plan de soutien en collaboration avec les partenaires.
Donc, l’initiative 3N pour me résumer est un grand succès. Nous avons réussi le pari que sécheresse ne soit plus au Niger synonyme de famine.
Au plan de l’éducation, des progrès importants ont été réalisés ; des mesures ont été prises pour améliorer la qualité de l’enseignement ; des mesures ont été prises pour créer les conditions de la protection de la scolarisation de la jeune fille.
Au plan de la santé, nous avons également progressé dans la réalisation d’infrastructures sanitaires notamment des centres de santé pratiquement dans toutes les régions. Nous avons assuré la politique de gratuité des soins ; nous avons progressé dans le secteur de santé de la reproduction. Quand on prend les mesures qui ont été prises au niveau de la scolarisation pour protéger la jeune fille ; quand on tient compte des progrès réalisés au plan de la santé de la reproduction ; quand on tient compte aussi des campagnes de sensibilisation menées par les Chefs traditionnels et les leaders religieux, on constate que nous avons obtenu comme résultat une baisse du taux de fécondité au Niger.
Le Niger étant considéré comme le pays qui a le taux de fécondité le plus élevé. Là, la dernière enquête réalisée au niveau démographique, Santé et Nutrition révèle une baisse, une réduction du taux de fécondité. Ce qui fait que nous sommes désormais engagés sur une bonne trajectoire vers la réalisation des conditions de la transition démographique. Si je prends le cas de l’accès à l’eau et à l’assainissement, des réalisations importantes ont été faites pendant ces deux dernières années.
Ces réalisations viennent s’ajouter à celles qui ont été obtenues pendant le premier mandat. Même chose pour la création des emplois pour les jeunes. Nous avons créé entre emplois permanents et emplois non permanents près de 220.000 emplois en 2016 et 2017.
Voilà pour répondre à votre question le bilan rapide qu’on peut faire non seulement des 7ans de mise en œuvre du Programme de Renaissance, mais plus précisément de deux dernières années 2016 et 2017.