Je suis très content d’être libre, nous confie Baba Alpha, « c’est toujours un plaisir de sortir d’une prison ! Surtout que, quand vous trouvez que cette prison est injuste pour vous ».
Journaliste d'origine malienne, Baba Alpha avait été condamné en juillet 2017 à deux ans d'emprisonnement ferme et à la privation de ses droits civiques et politiques durant dix ans, pour fausse nationalité, en référence à sa nationalité nigérienne acquise en 2011.
Le journaliste, qui était accusé de posséder de faux papiers d’état civil, interroge au micro de RFI: « Je pose cette question à l’ensemble du peuple nigérien : quelqu’un qui est né au Niger, quelqu’un qui a été enseigné, soigné, éduqué au Niger, marié à une Nigérienne, père de deux fillettes nées au Niger, qu’est-ce qu’il lui faudra de plus pour être Nigérien ?
Je suis la procédure. J’ai suivi les procédures normales pour avoir la nationalité nigérienne. On m’a fait savoir que cette procédure n’est pas légale. J’ai interjeté appel. La Cour d’appel a dit que la décision en première instance est annulée pour violation de la loi.
Aujourd’hui, je suis expulsé – tenez-vous bien ! -- pour raison de sécurité intérieure de l’Etat. Je ne comprends pas comment Baba Alpha peut constituer une menace à la sécurité intérieure».
Que l'on m'apporte la preuve des menaces que j'aurais exercées sur la sécurité intérieure du Niger, lance Baba Alpha.
Joint mardi par téléphone à la frontière, le journaliste nous explique encore qu'il ne peut pas passer côté malien parce qu'il n'a pas de « document qui prouve qu'il est Malien » en sa possession. J'ai été déporté manu militari de la prison civile de Niamey à la frontière malienne, c'est « une expulsion politique », s'indigne le journaliste qui dénonce un « acharnement ».