Vous avez raison de le rappeler, la table ronde organisée au mois de décembre 2017 à Paris sur le financement du Plan de développement économique et social (PDES 2017-2021) a été un franc succès. Nous avons reçu des annonces de financement à hauteur de 23 milliards de dollars.
Le challenge qui se pose au gouvernement maintenant c’est comment mobiliser et décaisser ces 23 milliards de dollars pour qu’ils servent au financement des différents axes du programme de renaissance. Le gouvernement a défini une feuille de route et un mécanisme de suivi.
Nous pensons qu’avec ces mesures qui sont prises par le gouvernement nous allons améliorer le taux de consommation des crédits. Zone de libre échange continentale africaine (ZLECA Votre question me rappelle que je n’ai pas mentionné tout à l’heure dans le bilan, que nous avons enregistré des succès non seulement au plan diplomatique, mais on a également eu à mener une diplomatie offensive pendant les sept dernières années.
C’est ainsi que nous avons eu à renforcer les institutions, à renforcer les capacités de notre administration. Nous avons beaucoup progressé dans la mise en place d’institutions démocratique et stables.
Maintenant par rapport la ZLECA, il faut dire que c’est un objectif majeur pour l’Afrique. Avec la signature des accords sur la Zone de libre échange continentale, l’Afrique est en train de sortir de cette balkanisation, avec 84.000 km de frontière qui empêchent aux Africains de commercer et d’échanger entre eux. 44 signatures sont déjà obtenues ; c’est une étape importante ; c’est une étape décisive. Maintenant les étapes suivantes vont porter sur la négociation de ce qu’on appelle les appendices ou les annexes aux accords, notamment l’accord sur la zone de libre échange continental, le protocole sur le commerce des marchandises, le protocole sur le commerce des services, le protocole sur le règlement des différends et d’autres accords qu’on doit signer comme le protocole sur les investissements, le protocole sur la concurrence et également un protocole sur la propriété intellectuelle.
Tout cela doit aussi s’accompagner d’une campagne de sensibilisation. Puisque l’intégration ne doit pas se faire que par le haut ; elle doit également se faire par le bas. Les citoyens doivent s’approprier les différents accords. Par rapport aux pays où on enregistre une sorte de réticence, il faut noter que ces pays sont en train de mener une campagne de sensibilisation pour que leurs citoyens s’approprient les accords de libre échange continental.
Je pense qu’à termes, tous les pays y compris celui que vous avez cité, vont signer et ratifier les accords portant sur la zone de libre échange continental. La ratification est une phase extrêmement importante. Il faut 22 ratifications pour que l’accord entre en vigueur et j’estime que d’ici la fin de l’année nous obtiendrons ces 22 ratifications. Je me réjouis de ce succès, c’est un succès historique.
Certains comparent d’ailleurs cet événement à la naissance de l’OUA en 1963 ou à la transformation de l’OUA en Union Africaine en 1999. C’est effectivement un tournant, c’est un événement historique majeur. Nous sommes en train de réparer le miroir brisé parce que la carte de l’Afrique ressemble à un miroir brisé, nous sommes en train de boucher les tours de la jarre cassée.
Et nous réalisons ainsi le vœu du roi Ghezo qui disait que « si tous les enfants du pays venaient, par leurs mains assemblées, boucher les trous de la jarre cassée le pays sera sauvé ».
Et bien, notre décision permettra de sauver notre continent, de créer les conditions de l’expansion des économies et de créer les conditions du progrès et de la prospérité pour les peuples africains.