Niamey - L'humanitaire allemand enlevé mercredi dans l'ouest du Niger a été emmené par ses ravisseurs vers le nord du pays et il pourrait se trouver au Mali, a appris jeudi l'AFP de sources concordantes.
"Il a été emmené vers le nord" de la préfecture d'Ayorou, a affirmé son préfet Jando Rhichi Algaher. Ayorou se trouve à une vingtaine de kilomètres à peine de la frontière malienne.
"Des recherches" engagées "en territoire nigérien" après l'enlèvement "n'ont pour le moment rien donné", a indiqué une source sécuritaire, qui a requis l'anonymat.
Ses ravisseurs, "probablement des sous-traitants de groupes terroristes" ont "conduit l'otage au nord du Mali. Jörg Lange est probablement aux mains de groupes terroristes" basés dans cette zone, a-t-elle ajouté, sans fournir de précision sur l'identité des personnes qui le détiendraient sur le sol malien.
"Il (l'humanitaire) se déplaçait toujours sans escorte dans cette zone (nigérienne d'Ayorou) qu'il connait très bien et ses ravisseurs en ont profité", a relevé la source sécuritaire.
Ayorou est situé à 200 km nord-ouest de Niamey, dans la région du Tillaberi.
Jörg Lange travaille pour l'ONG allemande Help présente au Niger depuis une dizaine d'années.
Il a été enlevé par des hommes armés à bord de motos près d'Ayorou, dans une région frontalière du Mali en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
En octobre 2016, l'Américain Jeffery Woodke, qui travaillait pour une ONG à Abalak, une préfecture de la région de Tahoua située à 350 km au nord-est de Niamey, avait été enlevé.
Niamey avait alors accusé le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), aujourd'hui intégré au Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), dirigé par l'ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly et lié à Al-Qaïda.
Des sources sécuritaires pensent que cet otage, dont on est sans nouvelles, est aussi détenu au Mali.
Les jihadistes ont été chassés du Nord du Mali par une intervention militaire française déclenchée en janvier 2013. Mais des zones entières du
pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et des Nations Unies.