Alliés lorsqu'ils étaient aux côté de Mahamadou Issoufou à l'époque ou celui-ci rêvait de succéder à Mamadou Tandja, les deux hommes s'opposent désormais violemment. Mohammed Bazoum, ministre de l'Intérieur, accuse Ali Idrissa, syndicaliste, d'être « un opposant déguisé en militant de la société civile ». Ce dernier accuse le ministre de dérives autoritaires.
Niamey, le 25 mars. Pour la énième fois depuis des mois, des acteurs de la société civile ont appelé les Nigériens à descendre dans la rue pour exprimer leur rejet de la loi de finances 2018, qu’ils jugent défavorable aux plus modestes. Interdite par le ministère de l’Intérieur « pour des raisons de sécurité », la manifestation tourne court alors que des protestataires tentent de passer outre.
Des heurts éclatent. Mohamed Bazoum n’hésite pas : 23 manifestants, considérés comme des meneurs, sont arrêtés. Parmi eux, Ali Idrissa, inculpé pour « organisation et participation à une marche interdite », « complicité de dégradations de biens publics et privés ». Dans la foulée, Labari, le groupe privé de radio-télévision qu’il a fondé en 2012, est fermé quelques jours avant d’être de nouveau autorisé à émettre. Le 6 avril, Idrissa était toujours incarcéré à Filingué, à 180 km de Niamey.... suite de l'article sur Jeune Afrique