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L’ancien DG de la Nigelec, Ibrahim Foukori est retourné à la prison de Kollo
Publié le samedi 28 avril 2018   |  Actu Niger


Ibrahim
© Autre presse par DR
Ibrahim Foukori, ancien directeur général de la NIGELEC sous le régime de Tandja Mamadou, et actuel député du MNSD Nassara


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L’ancien DG de la Nigelec sous Tandja Mamadou (99-2010), Ibrahim Foukori, a retrouvé depuis ce jeudi 26 avril, sa cellule de la prison de Kollo. Il a en effet été placé en détention dans le cadre de l’instruction de plusieurs dossiers judiciaires remontant à sa gestion à la tête de la Société nigérienne d’électricité. Selon nos sources, l’ancien administrateur délégué de la Nigelec n’est pas le seul qui a été placé sous mandat de dépôt. Le directeur administratif et financier (DAF) à l’époque de sa gestion a été également placé en détention.

D’autres personnes pourraient bientôt suivre notamment des membres de la famille de l’ancien DG ainsi que des agents de la Nigelec, dont l’ancien secrétaire général, en plus d’autres opérateurs privés impliqués dans une série de scandale qui ont comme dénominateur commun la gestion de cet ancien bras droit et proche parmi les proches de l’ancien président Tandja.

Des sources crédibles et proches du dossier ont confié à Actuniger que c’est à la suite de nouvelles inspections d’Etat diligentées à la Nigelec que le dossier de Foukori a refait surface. D’autres dossiers vont bientôt suivre et concerneraient jusqu’à la gestion de ses successeurs à la tete de la compagnie nationale d’électricité. Pour autant, le cas de Foukori n’est pas une nouveauté au regard des casseroles que trainent celui qui a été déjà l’un des premiers à en faire les frais de l’opération de moralisation déclenchée par les tombeurs de Tandja avec la fameuse « Commission Cissé ».

Casseroles sales et scandales

Au lendemain du coup d’Etat de Salou Djibo du 18 février, Foukori fut interpellé puis incarcéré à la prison de Kollo à la suite de l’inspection menée par la Commission de moralisation qui a épinglé l’ancien administrateur délégué de la Nigelec ainsi que plusieurs autres personnes dont deux de ses proches (Sarki Salé Foukori, son fils et Aziz Mayaki, son gendre), des agents de la Nigelec (Maman Sani qui était un temps DR de Maradi et Liman Dan Madadi, agent de la société) ainsi qu’un opérateur privé (Moumouni Tallé, Dg des Ets Tallé). Ils avaient été interpellés puis inculpés de plusieurs griefs notamment des soupçons de « népotisme, détournement de deniers publics, trafic d’influence, faux et usage de faux, collusion, manœuvres frauduleuses dans l’accès aux marchés publics, abus de biens sociaux, abus de confiance par salarié, et affairisme dans la gestion de l’entreprise ». Ce qui leur a valut plusieurs mois de prison pour un préjudice estimé à plusieurs milliards de FCFA dont un de 4 milliards impliquant en plus deux transitaires qui ont aussi passé par la case prison.

Parallèlement, Foukori Ibrahim a aussi été cité également dans une autre enquête de l’Inspection générale d’Etat qui avait relevée un trou de 31 milliards FCFA dans sa gestion. Là aussi, plusieurs de ses proches ont également été impliqués dans ce qui à l’époque, avait été qualifié de véritable scandale.

Elu député du MNSD Nassara au titre de la région de Diffa lors des législatives de 2011, Ibrahim Foukori a vu son immunité parlementaire levée par l’Assemblée nationale le 2 avril 2012 à la demande du gouvernement et en même temps que 7 autres députés de l’opposition de l’époque (Albadé Abouba, Amadou Djibo Ali dit Max, Bassirou Ibbo, Halidou Badjé, Hamani Harouna, Ibrahim Foukori, Lamido Moumouni Harouna et Mohamed Ben Omar). Si ces derniers ont été visés en raison de plusieurs autres griefs se rapportant au rôle qu’ils ont joué au temps du Tazartché, Foukori qui était déjà emprisonnée à l’époque, l’a été pour des malversations s’élevant à près de 51 milliards de FCFA durant son long magistère, 10 ans, à la tête de la Nigelec.

Il a fallut attendre 2013 pour qu’il bénéficie d’une liberté provisoire et depuis, il s’est fait un peu éclipsé des radars de la politique nigérienne bien qu’il reste membre du bureau politique du MNSD Nassara et président de la section de Diffa.

Une nouvelle affaire aux relents politico-judiciaires

Au regard des nombreuses procédures judiciaires et autres scandales qui ont émaillées la gestion de Foukori Ibrahim à la tête de la Nigelec, la surprise serait plutôt comment il a pu rester jusque-là en liberté provisoire surtout que c’est sur la base d’inspections d’Etat en série qu’il a été, par le passé, régulièrement mis en cause. Pourtant, le retour à la surface de ces dossiers a quelque chose de surprenant d’autant que le MNSD Nassara, version Seyni Oumarou, a décidé depuis 2017 de rejoindre la mouvance présidentielle. L’opération « Mai Boulala » du président Issoufou diront certains. Probablement mais pas exclusivement puisque cela est loin de constituer la seule explication de cette nouvelle affaire qui ne manque pas aussi, et désormais, de prendre une tournure politique. Un aspect sur lequel nous y reviendrons largement et qui recèle aussi de croustillantes révélations, lesquelles permettront à nos lecteurs d’avoir une vue d’ensemble du jeu qui se joue actuellement et qui n’est malheureusement pas une nouveauté dans la pratique politicienne nigérienne. Et cela même dans « les dossiers ou scandales de la République » où en temps normal, seule la justice devrait avoir son mot à son dire…

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