Le gouvernement n’entend faire aucune concession aux étudiants et à leurs structures dans le cadre de « l’opération d’assainissement » qu’il a engagé en milieu universitaire. Les étudiants de l’Université Dan Dicko Dan Koulodo de Maradi (UDDM) viennent de l’apprendre à leurs dépends ce dimanche 20 mai quelques jours seulement après la réouverture des campus et des restaurants universitaires.
Dans une note d’information, le directeur régional du centre des œuvres universitaires a annoncé la fermeture, à partir de ce dimanche 20 mai et jusqu’à nouvel ordre, du restaurant universitaire sur instructions du ministre de l’Enseignement supérieur. Le motif invoqué : des étudiants ont obligé le samedi 19 mai, des agents du CROU à se retirer du restaurant pour assurer eux-mêmes le service, ce qui est contraire aux nouvelles directives du gouvernement. Toutefois, les étudiants rejettent ces motifs avancés par le directeur du CROU et ont tenu à faire savoir que « cette décision fait suite à une contestation des étudiants sur les mesures prises par le CROU qui consistent à coupler la restauration du Sahour avec celle de la rupture à partir de 16h. Ce qui est tout à fait inadmissible quand on sait que les étudiants ne sont ni des prisonniers, ni des bêtes… ».
La reprise en main par le CNOU et ses démembrements régionaux est une des mesures annoncées par le ministre de l’Enseignement supérieur Yahouza Sadissou dans le cadre de « l’opération d’assainissement et de restauration de l’autorité de l’Etat » dans les milieux universitaires. Les campus universitaires et restaurants avaient d’ailleurs été fermés durant plusieurs jours à la suite de la grève illimitée lancée par le CD/USN. Il a fallut que ce dernier capitule fasse à la fermeté du gouvernement et suspendre son mot d’ordre de grève pour que le gouvernement décide de les rouvrir. Les étudiants ont d’ailleurs trouvé de nouvelles dispositions réglementant désormais l’accès aux restaurants dans les universités publiques notamment la présentation d’une carte valide d’étudiant et du ticket ainsi que l’inscription au préalable sur une liste de réservation établie à cet effet. Des exigences que certains étudiants estiment exagérées et tentent de contourner malgré les injonctions du gouvernement.