En perspective des élections générales à venir au Niger, des audiences foraines seront bientôt organisées sous la supervision de la Commission Electorale nationale indépendante (CENI), afin de délivrer des pièces d'état civil aux Nigériens qui en expriment le souhait. L'objectif est l'élaboration d'un fichier électoral biométrique "consensuel et crédible".
En effet, comme l'a indiqué le président de la CENI, M. Issaka Souna, au cours d'une rencontre de concertation jeudi à Niamey avec les partis politiques, l'audit du recensement électoral de 2015 a révélé que "plus de 70% des Nigériens en âge de voter et inscrits sur la liste électorale précédente ne disposaient pas de pièces d'état civil".
C'est pour palier ces lacunes du fichier électoral que la CENI, en concertation avec les ministères techniques et partenaires concernés, a décidé d'organiser des audiences foraines pour la délivrance de pièces d'état civil, "aux Nigériens des deux sexes, de 14 ans et plus, ainsi qu'aux mineurs émancipés".
Selon, M. Souna, l'opération vise à élaborer un fichier électoral biométrique "exhaustif, consensuel et crédible".
Ces audiences vont être précédées et accompagnées de campagnes massives de communication, de sensibilisation et d'information. L'opération consistera à établir gratuitement des jugements déclaratifs et des actes.
L'opération sera menée dans tous les arrondissements communaux, communes, missions diplomatiques et postes consulaires du Niger, et s'étalera sur au moins 5 mois. Elle couvrira 12.214 villages et 6.307 tribus.
Pour ce faire, le président de la CENI appelle tous les partis politiques "à se mobiliser et à mobiliser leurs militants afin d'une part d'obtenir une liste électorale la plus exhaustive possible, et d'autre part de pouvoir compter sur chacune des voix de leurs militants encouragés à s'inscrire sur la nouvelle liste électorale biométrique".
"Pour cela, il est indispensable que tous les citoyens se fassent délivrer en amont les pièces d'état civil nécessaires", a-t-il conseillé.
La rencontre a été boycottée par l'ensemble des partis politiques de l'opposition et des partis dit "non affiliés". Ceux-ci ont réitéré leur position consistant à "ne prendre part à aucune rencontre avant l'organisation d'un dialogue national inclusif et sincère regroupant les représentants des acteurs sociopolitiques et la conclusion d'un accord consensuel sur les principales questions touchant à la vie nationale, parmi lesquelles celles relatives à la gouvernance électorale", dans un communiqué rendu public la veille.
De même, ces partis politique contestent la légitimité de la CENI à conduire le processus électoral et estiment que le code électoral "n'est que l'oeuvre du gouvernement en place".
Pour M. Ousseini Salatou, président du parti "LABIZE" (majorité présidentielle), "il faut que tous les partis politiques participent, pour que les élections soient crédibles".
Le président de la CENI a rappelé que tous les postes réservés à l'opposition au sein de l'institution chargée des élections au Niger restaient disponibles.