Une responsable des Nations Unies a appelé jeudi la communauté internationale à investir davantage dans une meilleure gouvernance, des services sociaux et des opportunités pour la jeunesse dans la région du Sahel pour répondre aux défis en termes de paix et de sécurité.
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la force conjointe établie par le G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), la Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, Bintou Keita, a déclaré que le terrorisme et la criminalité transnationale organisée demeuraient les problèmes de sécurité les plus urgents.
« N’oublions pas ceux qui souffrent le plus, la population locale, les civils, qui continuent à être intimidés et harcelés et à vivre dans la peur au quotidien, qui ne peuvent pas envoyer leurs enfants à l’école ou satisfaire leurs besoins les plus élémentaires, y compris l’accès à la nourriture et à la nutrition », a-t-elle ajouté.
Mme Keita a informé le Conseil de sécurité que depuis l’autorisation de la force conjointe du G5 Sahel par l’Union africaine en avril dernier et le renouvellement de son mandat le mois dernier, des « progrès notables » ont été accomplis, notamment le déploiement de troupes sur le terrain et la mise en place de postes de commandement et quartiers généraux de secteur.
Bintou Keita, Sous-Secrétaire générale aux opérations de maintien de la paix, informe le Conseil de sécurité sur la Force conjointe du G5 Sahel.
« Néanmoins, beaucoup de travail reste à faire. L’opérationnalisation de la force interarmées a pris du retard et n’a pas encore atteint sa pleine capacité opérationnelle », a-t-elle déclaré, appelant les États membres du G5 Sahel à déployer les troupes restantes au plus tôt pour permettre à la force interarmées de reprendre ses opérations.
Elle a également souligné l’importance de traiter des violations récentes des droits humains commises par les forces de sécurité dans la région et a appelé les pays à mettre en place un cadre pour le respect des droits de l’homme et du droit international humanitaire et à coopérer pour sa mise en œuvre rapide et efficace.
Dans ses remarques, Mme Keita a applaudi la communauté internationale pour son soutien à la force interarmées, mais elle a déclaré que les mécanismes de soutien nécessiteraient des « efforts constants de génération de ressources » et qu’à moyen et long terme, il serait difficile de soutenir la dynamique.
L’opérationnalisation de la Force conjointe du G5 Sahel est en cours
De son côté, le Secrétaire permanent du G5-Sahel, Maman Sidikou, a estimé que les cinq pays sont en train de réussir à constituer en quelques mois la force conjointe, composée de 5.000 soldats, dont l’opérationnalisation est en cours et qui bénéficie de l’appui de la communauté internationale à travers notamment la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et l’opération Barkhane menée par la France.
Sidikou a reconnu que la Force est encore loin d’avoir atteint une bonne vitesse de croisière dans la mise en œuvre concrète de sa réponse sécuritaire à la crise qui menace de totalement déstabiliser le Sahel et ses environs.
Même si plus de 80% des effectifs sont déjà déployés au quartier général de Sevaré et au niveau des trois zones opérationnelles, il n’en demeure pas moins que les troupes sont encore généralement mal équipées, les bases militaires et plus globalement la logistique nécessaire à une intervention efficace font défaut, surtout dans un environnement souvent hostile à plusieurs égards.
Le Secrétaire permanent a aussi parlé d’un travail mené notamment avec l’appui du Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme en vue de veiller au respect strict des droits humains dans cette lutte contre le terrorisme.