Dix organisations non gouvernementales ont demandé vendredi dernier, au gouvernement nigérien de libérer « immédiatement » les activistes incarcérés depuis deux mois, suite aux manifestations contre la loi de Finances 2018 au Niger.
Ces ONG exigent par ailleurs du gouvernement, « surtout, de renoncer aux poursuites engagées à leur encontre et d’entamer sans tarder un dialogue constructif avec les organisations de la société civile sur le droit et les conditions de manifester et sur toute autre question d'intérêt national », lit-on dans un communiqué signé conjointement par les dix ONG, que sont, entre autres, Oxfam, Amnesty International, Front Line Defenders, Publiez Ce Que Vous Payez,…
Comme l’indiquent ces organisations, la situation des activistes « inquiète profondément les organisations internationales de défense des droits humains et de développement. Elles sont convaincues que l’élargissement de l’espace civique ne réduit pas pour autant celui du Gouvernement, mais permet au contraire aux citoyens d’engager un dialogue avec les autorités et d’exprimer leurs désaccords éventuels de manière constructive afin d'être pris en considération», souligne Adama Coulibaly, Directeur régional d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.
Cette sortie des ONG intervient après celle des avocats qui ont porté plainte le 11 mai dernier contre X au niveau du parquet de l’instance de Niamey, pour détention arbitraire de leurs clients. Après cette plainte, ces activistes ont été entendus par un juge d’instruction en présence des conseils, les 14 et 17 mai dernier.
En fait, cela fait deux mois qu’une trentaine de leaders de la société civile et militants des droits de l’Homme, dont un avocat, ont été incarcérés, suite aux manifestations contre la loi de finances 2018 qu’ils jugeaient antisociale. Il leur est notamment reproché l’organisation et la participation à une manifestation interdite, la complicité de destruction de biens publics et privés et l’appel à un mouvement insurrectionnel.