Laisser l’Afrique aux Africains, voilà une réalité qui ne souffre d’aucune ambiguïté si l’on penche du côté des choses occultes ou tout simplement mystiques. En effet, tout comme avec les Indiens qui ont émerveillé les américains par leurs sciences mystiques, les Africains de leur côté ont servi au monde occidental des prouesses restées incompréhensibles, insaisissables, inexplicables.
Ces choses de la profonde et vraie Afrique, il faut juste les voir et les considérer telles qu’elles se manifestent à nous. C’est l’Afrique mystique que le Blanc dans son incompréhension a appelé l’Afrique ténébreuse. Suivez donc avec nous la mystérieuse aventure de la très mystique Hado, une sexagénaire vivant dans le fond Sonraï, le vrai, là-bas où rien n’a encore entamé tant les croyances que les pratiques de ces vaillants hommes et femmes attachés comme pas possible à leurs croyances ancestrales. Elle-même praticienne et adepte du Folley, Hado n’a pas son semblable en matière de sciences occultes Sonraï. Elle soignait les maladies les plus compliquées et tirait d’affaire, par la force de sa science, les esprits les plus perdus et désemparés par le cours de leur destin. Hado réussissait là où les médecins et les guérisseurs les plus réputés ont échoué. Sa science, Hado ne la doit pas d’une personne ordinaire comme vous et moi ; non ! Hado a acquis son savoir-faire en la matière suite à un séjour chez les dieux et les déesses.
En effet, à la naissance, en bon bébé Sorkho, Hado a été déposée au fond des eaux, là où elle devait séjourner jusqu’au 7ème jour qui correspond à celui de son baptême. Cependant, au 7ème jour, quand les parents de Hado se sont présentés pour la reprendre, point de Hado : elle a été emportée par les génies qui auraient jeté leur dévolu sur cette jeune enfant. Personne n’a été surpris car ils procèdent ainsi les génies une fois qu’ils apprécient un bébé. Il est certes rare qu’ils procèdent ainsi, mais cela arrive et c’était bien le cas de Hado. Les parents durent attendre une dizaine d’années avant qu’un jour, à la tombée de la nuit, Hado ne revienne de son long séjour. Elle réapparut chez elle, seule. Seule énigme, elle a été balafrée à la joue d’une cicatrice caractéristique du pays Sonraï. Telle fut la petite histoire de Hado qui ne mit pas du temps à se réinsérer dans son milieu. Quand Hado grandit, elle devint une femme zima réputée. De partout à travers le pays Sonraï, on lui rendait visite. Hado resta célibataire toute sa vie car aucun homme n’a su dompter les génies qui la courtisaient pour s’imposer comme mari à Hado.
Du reste, Hado se complaisait très bien dans sa nouvelle situation. Au fil du temps, elle finit par devenir tout simplement redoutable, s’imposant tant sur les femmes que les hommes. Rien ne se faisait dans la région sans autorisation. Un jour, on ne savait par quelle osmose, Hado tomba malade, d’une maladie incompréhensible. Son ventre prenait une allure indescriptible et lui faisait effroyablement mal. Ni les soins recommandés par elle, ni les remèdes de ses confrères n’eurent raison de ce mal envoyé par des génies certainement redoutables ; des génies qui ne seraient pas du pays Sonraï. Quel génie Sonraï aurait osé s’attaquer à la redoutable Hadi, elle qui les menait à sa guise ? Finalement, un zima venu d’on ne sait où fit une terrible révélation : Hado est victime d’un génie des Blancs et, pour le chasser, il faut nécessairement envoyer Hado à l’hôpital chez les médecins au savoir des Blancs. Et ce fut à l’hôpital de Niamey que tout se décanta.
En effet Hado est réellement victime d’un génie Blanc qui lui aurait envoyé une terrible boule dans le ventre. Selon les médecins, il faut l’opérer pour en extraire le mal. Un jeudi matin, Hado fut introduite dans le bloc opérateur sous le regard inquiet de ses parents. On l’installa sur le lit d’opération et avant de l’anesthésier, elle vit les médecins circuler avec des tranchants de toute sorte. Hado prit peur et elle se mit à trembler. Soudain, plus de Hado sur le lit ! Les médecins se mirent à fouiller dans tout le bloc ; point de Hado. Un médecin sortit du bloc et se confia aux proches de Hado. Un sexagénaire tout blanchi par l’âge se mit à rire avant de lâcher : « Elle a certainement disparu ; c’est ainsi quand elle prend peur ; elle disparaît ». Deux jours après, on retrouva Hado dans son village et on la ramena à l’hôpital. Seule solution pour les médecins, il faut l’anesthésier avant qu’elle ne prenne peur ! Sacrée Sonraï.