Société
L’Afrique réclame à l’Europe le retour de ses trésors pillés
Publié le lundi 28 mai 2018 | Jeune Afrique
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Mi-hommes, mi-animaux, les trois totems trônent au coeur du musée du quai Branly à Paris. "Statues du royaume de Dahomey, don du général Dodds", stipule sobrement l'étiquette. Trésors pillés, rétorque le Bénin qui exige leur restitution.
Ces imposantes statues ont été « emportées » par les troupes françaises commandées par Alfred Amédée Dodds, lors du sac du palais d’Abomey, la capitale historique du Bénin actuel, en 1892.
Entre « 4500 et 6000 objets sont en France »
« Je suis venu apprendre l’usage de ces objets, plus que la manière dont ils sont arrivés ici », commente Michael Fanning, un étudiant américain de la Nouvelle-Orléans en admiration devant les statues. « Mais, effectivement, je pense qu’ils devraient être rendus à ceux qui les ont façonnés. »
Trônes, portes de bois gravées, sceptres royaux… Entre « 4500 et 6000 objets sont en France », selon les autorités béninoises.
Du British Museum de Londres au musée Tervuren en Belgique, les collections européennes débordent d’objets d’art dits « coloniaux », acquis dans des conditions parfois discutables.
À l’époque, militaires, anthropologues, ethnographes, missionnaires qui sillonnent les pays conquis en ramènent des souvenirs souvent achetés ou troqués, volés quelquefois. Jusqu’à l’ancien ministre français de la Culture André Malraux, condamné dans les années 1920 au Cambodge pour avoir tenté de dérober des bas-reliefs d’un temple Khmer.
La controverse n’est pas nouvelle et ne concerne pas seulement l’Afrique. La Grèce a embauché la célèbre avocate libano-britannique Amal Clooney – épouse de l’acteur américain George Clooney – pour obtenir le retour des frises du Parthénon, réclamé en vain à la Grande-Bretagne depuis plusieurs décennies. Mais le continent noir a été particulièrement frappé.
« Hémorragie » patrimoniale
« L’Afrique a subi une hémorragie de son patrimoine pendant la colonisation et même après, avec les trafics illicites », déplore El Hadji Malick Ndiaye, conservateur du musée d’art africain de Dakar.
Plus de 90% des pièces majeures d’Afrique subsaharienne se trouveraient hors du continent, selon les experts. Et l’Unesco soutient depuis plus de 40 ans le combat des pays, qui en Afrique et ailleurs, exigent la restitution de leurs biens culturels disparus lors de l’époque coloniale. ... suite de l'article sur Jeune Afrique
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