Journée parlementaire d’information sur la lutte contre le tabagisme : Sensibiliser les parlementaires sur l’enjeu sanitaire du tabac pour les populations
Le 2ème Vice-président de l’Assemblée nationale, M. Liman Ali Mahamane a présidé mardi 29 mai 2018, l’ouverture des travaux d’une journée d’information parlementaire sur le rôle du parlementaire dans la protection de la population face aux conséquences du tabagisme. Organisée par le réseau parlementaire pour la lutte contre le tabac avec l’appui du Ministère de la Santé Publique, de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de l’Ong SOS Tabagisme-Niger et Campaign of Tobacco Free Kids, cet atelier vise à outiller les députés à comprendre l'enjeu sanitaire du tabac pour les populations et sur leur devoir d'adopter des textes législatifs permettant d'endiguer ce fléau.
La consommation de tabac est l'une des plus graves menaces ayant jamais pesé sur la santé publique mondiale. Elle tue plus de 7 millions de personnes chaque année. Plus de 6 millions d'entre elles sont des consommateurs ou d'anciens consommateurs, et environ 890.000 des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Dans son allocution d’ouverture, le 2ème Vice président de l’Assemblée nationale a indiqué qu’une personne meurt toutes les 6 secondes du fait de ce fléau, ce qui représente un décès d'adulte sur 10. La moitié des consommateurs actuels mourront d'une maladie liée au tabac. Ce qui est grave, a-t-il dit, c’est que près de 80% du milliard de fumeurs que compte la planète vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, là où la charge de morbidité et de mortalité liée au tabac est la plus lourde. « Les consommateurs de tabac qui décèdent prématurément privent leur famille de revenus, font augmenter les dépenses de santé et freinent le développement économique» a déploré M. Liman Ali Mahamane.
Il y a aujourd'hui un lien évident entre la consommation du tabac et l'accroissement de la pauvreté. Il faut surtout noter l'élaboration et l'adoption sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de la Convention-cadre pour la lutte antitabac (CCLAT) depuis mai 2003. Ce traité est le cadre approprié pour une réponse globale contre le tabac. Le Niger n'est pas resté en marge de cette dynamique. « Notre pays s'est d'ailleurs inscrit fort pertinemment dans la dynamique mondiale de lutte contre le tabac. En effet, après avoir signé et ratifié la Convention-cadre pour la lutte antitabac, notre pays, grâce à la volonté politique des plus hautes autorités, s'est distingué dans la mise en œuvre des dispositions contenues dans ce traité international de santé publique et cela à travers notamment l'adoption par notre institution de la loi N°2006-12 du 15 mai 2006 relative à la lutte contre le tabac et sa promulgation à travers le décret N°2008-223/PRN/MSP du 17 juillet 2008 », a-t-il expliqué.
Néanmoins, a-t-il ajouté, onze (11) ans après l'adoption par le NIger de la loi antitabac et au regard de la publication des directives de la mise en œuvre de certaines dispositions de la CCLAT, une relecture de cette loi s'impose afin de l'adapter au contexte international et aux besoins. En effet, « notre loi antitabac prévoit l'aménagement d'espaces fumeurs dans certains lieux publics (Article 12 de la loi et Articles 6, 7 et 8 du décret d'application) tandis que les directives de l'Article 8 de la CCLAT disposent que les lieux publics doivent être 100% non-fumeurs. Notre loi antitabac ne contient pas de mesures financières et fiscales alors qu'il est avéré qu'elles sont un moyen efficace et important de réduire la consommation de tabac notamment pour diverses catégories de la population, dont les jeunes», a souligné le 2ème Vice président de l’Assemblée nationale avant de préciser que la consommation de la Chicha est devenue un effet de mode à la fois dans les villes et les villages au Niger et constitue une menace réelle sur la santé des jeunes.
Pour sa part, le président du Réseau Parlementaire pour la lutte contre le tabagisme, M. Soumana Hassane, a relevé qu’une insuffisance est constatée dans la loi qu’il faut revoir. « Face à ses insuffisances une action parlementaire est plus que nécessaire afin de renforcer cette loi et la rendre plus efficace et cohérente avec l'orientation internationale de la lutte contre le tabac », a-t-il déclaré. Il a rappelé les dangers du tabac. Le tabac est la cause des maladies cardiovasculaires. «Le tabagisme est la deuxième cause principale de maladie cardiovasculaire, après l'hypertension artérielle» a déclaré M. Soumana Hassane.