Le ministre nigérien de la Santé publique, Idi Illiassou Maïnassara, a appelé jeudi à un renforcement des mesures répressives pour lutter contre l'usage de tabac, cause de nombreuses maladies invalidantes et mortelles dont les maladies respiratoires, cardiovasculaires et certains cancers.
Le Niger a célébré jeudi, à l'instar des autres pays de la communauté internationale, la Journée mondiale sans tabac. Dans un message à cette occasion, le ministre de la Santé a alerté l'opinion sur le fait que "la pandémie mondiale de tabagisme tue presque 7 millions de personnes chaque année, dont plus de 800.000 non-fumeurs qui meurent parce qu'ils ont été exposés au tabagisme passif".
Pire, a-t-il ajouté, "plus de 8 millions de personnes mourront chaque année d'ici 2030, si rien n'est fait".
Malheureusement, a-t-il précisé, plus de 80% de ces décès, pourtant évitables, se produiront dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires comme le Niger.
En plus des conséquences sanitaires liées à l'usage du tabac, le coût du tabagisme pour les économies nationales est considérable, selon Illiasou Maïnassar. Sur le plan environnemental, "la culture du tabac utilise chaque année 4,3 millions d'hectares de terres, (provoquant 2 à 4% de la) déforestation à l'échelle mondiale, et la fabrication des produits du tabac produit 2 millions de tonnes de déchets solides".
Pour lutter efficacement contre cette pandémie et ses conséquences, le Niger a ratifié la Convention-cadre pour la lutte anti-tabac et s'est doté d'importants textes réglementaires en la matière, dont la loi anti-tabac et son décret d'application adoptés par le gouvernement depuis le 11 septembre 2008.
A cela s'ajoutent l'adoption par le parlement le 21 avril 2017 du Protocole sur l'élimination du commerce illicite des produits du tabac et l'élaboration du Plan stratégique national de lutte anti-tabac 2017-2021.
Le Protocole vise à éliminer toutes les formes de commerce illicites des produits du tabac, conformément aux dispositions de l'article 15 de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte anti-tabac.
Toujours pour réduire de manière significative le tabagisme et protéger les populations contre les maladies non transmissibles, le ministre propose des mesures qui consisteraient, entre autres, "à offrir une aide à ceux qui veulent arrêter de fumer, à mettre en garde contre les méfaits du tabagisme, à mettre en œuvre une interdiction totale de la publicité du tabac, à augmenter les taxes sur le tabac pour le rendre moins abordable".