Deux jeunes de l’Union des jeunes nigériens pour le développement (UJND), Salissou Ibrahim et Issoufou Brah, croyant s’attirer les faveurs du pouvoir en place, méditent sur leur sort depuis quelques jours en milieu carcéral à Zinder dans l’Est du pays. Le corps de leur délit ? L’appel public lancé au président de la République, Issoufou Mahamadou de briguer un 3e mandat à la tête du pays, lors des prochaines échéances électorales de 2021. Et ce, alors que la Constitution du pays limite à deux, le nombre de mandat présidentiel et que le chef de l’Etat a déjà par le passé pris lui-même les devants, en rassurant l’opinion publique qu’il n’a aucune intention de passer outre cette règle constitutionnelle.
Selon le procureur du tribunal de grande instance de Zinder, cette proposition n’est pas agréée. Ce qui a donc valu à ces deux jeunes, d’être inculpés et emprisonnés. L’accusation repose sur la formation d’un complot pour détruire ou changer le régime constitutionnel, rapporte RFI.
A leur décharge, les deux infortunés invoquent les nombreuses réalisations du président, Issoufou Mahamadou, en faveur du développement du pays. Des arguments qui, même au sein du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), formation politique dont est issu le chef de l’Etat, ne trouvent pas un écho positif. Par la voix de son président Mohamed Bazoum, le PNDS ne cache d’ailleurs pas son ambition en faveur du changement. « Un troisième mandat serait tout simplement, inciter à un coup d’Etat. », appuie-t-il. Or, le PNDS dit être partisan de la stabilité du Niger.