Depuis quelques jours, l’arrestation, à Zinder, de SalissouIbrahim et Issoufou Brah, deux jeunes acteurs de la société civile, défraie la chronique sur les réseaux sociaux. Ces deux jeunes membres d’une structure de la société civile dénommée« Union des jeunes Nigériens pour le Développement (UNJD)« , à travers une déclaration rendue publique par la voie des médias locaux relayés par les réseaux sociaux, ont vivement appelé « le Président de la République à briguer untroisième mandat ».
Ces propos rappellent une expérience douloureuse vécue par notre pays en 2009, le Tazartché. On se rappelle que l’appel au Tazartché, a été lancé dans la même région avant que, par le biais des médias publics, le phénomène ne soit entretenu et vulgarisé dans tout le pays. C’est alors que fût instauré un véritable processus de déconstruction de la Constitution de la 5ème République.
Et comme par hasard, ce récent appel est également parti de Zinder. Mais, cette fois-ci, la justice a très vite sévi en procédant à l’arrestation, le 26 mai dernier, des responsables des propos « pour avoir fait des propositions non agréées de former un complot pour détruire ou changer le régime constitutionnel ». Ces derniers ont d’ailleurs comparu le 31 mai 2018, mais le jugement a été reporté au 7 juin prochain. Ce faisant, la justice nigérienne vient de donner la preuve de son indépendance mais aussi de son sens de professionnalisme.
Mais force est aussi de reconnaitre que le pouvoir en place a fait preuve d’une très grande responsabilité dans le traitement de l’affaire. Ceci est tout à l’honneur du Président de la République qui a su se mettre au-dessus de la mêlée en laissant la justice faire son travail en toute souveraineté. Ce qui, on le sait bien, n’est pas le cas dans certains pays où ceuxqui appellent le Président de la République à rester au pouvoirau mépris des textes sont entièrement couverts par les autorités, pour mener leur campagne sans être inquiétés.
Alors, que de questions quant aux mobiles de cet appel. Ont-ils agi de leur propre chef dans le seul but de bénéficier des prébendes comme beaucoup d’autres associations similaires ? Ou alors, ont-ils été manipulés pour servir de ballon d’essai pour des courtisans qui ne veulent absolument pas être privés des privilèges pouvoir ? Ou bien s’agit-il d’une énièmetentative de politiciens en mal d’arguments pour discréditer le Président Issoufou et son régime ?
Toujours est-il que la comparution des deux prévenus devant les juges nous édifiera davantage. Malheureusement, constate-t-on, plutôt que de soutenir et de féliciter la justice nigériennedans le traitement de cette affaire, certains observateurs, sous le fallacieux prétexte de la défense du principe de la liberté d’expression, n’ont pas attendu de voir clair pour se mettre à couvrir les juges des critiques les plus acerbes.
Pourtant, nul n’ignore que c’est un agissement similaire qui a conduit, en 2009, notre pays dans une situation critique ayant débouché à l’interruption du processus démocratique.