Niamey, le 08 juin 2018
Déclaration de presse de l’UENUN
Le Comité Exécutif de l’UENUN, réuni en séance EXTRAORDINAIRE en vue d’analyser la situation socio académique à l’Université de Niamey ainsi que la situation socio politique nationale, rend la déclaration dont la teneur suit :
Au plan national :
-Dénonce avec véhémence, l'arrestation, la déportation et l'emprisonnement des acteurs de la société civile qui ne jouaient pourtant que leur rôle de veille démocratique. En effet, dans son combat pacifique contre les mesures antisociales contenues dans la loi de finance ainsi que les cadeaux fiscaux accordés aux entreprises impérialistes, les OSC ne cherchent qu’à amener le gouvernement à adopter une politique favorable aux plus démunis.
Le gouvernement de Birgi RAFINI doit se résoudre à comprendre que l'histoire et l'expérience ont donné raison à Kennedy lorsqu'il dit que :"ceux qui rendent impossibles les révolutions pacifiques, rendront inévitables les révolutions violentes. Il est donc un impératif catégorique pour maintenir la stabilité sociopolitique que de libérer immédiatement les prisonniers d'un gouvernement aux abois et d’accéder à la demande populaire.
-Condamne avec la dernière énergie, les attaques répétées, mortelles et criminelles, perpétrées contre les paisibles citoyens nigériens par les criminels de tout acabit. A ce titre, le CE exige du gouvernement :
la réduction drastique du train de vie faramineux de l'Etat pour consacrer les ressources nationales à la sécurité du peuple au lieu d'enrichir un groupuscule d'individus jouissant déjà de tous les privilèges.
D’expulser hors de nos frontières, les bases militaires étrangères dont l'utilité après des années de présence sur le sol Nigérien reste à démontrer. Il est temps de se convaincre que la sécurité des nigériens ne dépend pas des puissances extérieures mais des nigériens eux-mêmes à travers les FDS nationales tout en s'appuyant sur la force armée africaine mixte dotée des moyens de sa politique.
Par ailleurs, le CE/ UENUN présente ses condoléances aux familles endeuillées et souhaite prompt rétablissement aux blessés.
Au plan académique :
-Regrette que c'est au moment où ceux à qui on a donné le qualificatif d’élite intellectuelle, de surcroît des anciens dirigeants de l'USN, sont au pouvoir que l'éducation des enfants des pauvres est outrageusement sacrifiée. Sinon comment comprendre l'attitude démissionnaire, irresponsable et indifférente des autorités en charge de l'éducation face aux revendications légitimes de l'USN avec son corolaire d'année blanche gangsteriquement maquillée par le régime, ainsi que les échecs académiques massifs dans les universités publiques.
-Dénonce le comportement peu enviable des autorités académiques qui trouvent tout le plaisir à sacrifier l'avenir des dignes filles et fils du pays en affichant, un peu partout dans les facultés, des P.V néants. Cette situation, loin d'être une prouesse ou de faire l'éloge de l'institution, vient compromettre d'avantage son image déjà mise mal en point en termes de performance, de qualité et de réussite. C'est pourquoi, les examens doivent être impérativement reprogrammés en vue de sauver le minimum qui reste; à moins que la nouvelle philosophie des autorités est de cultiver un échec massif pour amener les étudiants à abandonner les études dans l'optique d'être soulagées.
Au Plan social :
-Juge inadmissibles, le non payement de 6 mois d'arriérés de bourses et la tentative de remise en cause totale de la subvention accordée aux étudiants non boursiers à titre sociale depuis la gestion du président TANJA. Ce mépris du gouvernement à notre endroit qui semble végéter dans une espèce d'hibernation, semble être justifié par la crise dans laquelle il pense réduire les étudiants au silence. Mais nous lui disons qu'il relève de la stratégie de combat que de reculer pour mieux sauter.
-Fustige le non payement par l'ANAB de 9 mois d'arriérés de bourses pour les étudiants régulièrement inscrits en Master à L'UAM, sachant bien qu'elle constitue pour l'étudiant : un moyen de survie sociale et de stabilité académique. L'ANAB doit cesser de se complaire dans des subterfuges inutiles et des galimatias incongrus pour procéder directement au payement de ces bourses aux bénéficiaires légitimes, leur permettant de jouir d’un minimum de conditions de vie et d'études.
Condamne péremptoirement, la détention arbitraire des innocents scolaires et plus particulièrement, les 5 étudiants détenus à la prison civile de Niamey, depuis plus de deux mois alors que leur place se trouve dans les amphithéâtres et salle de cours. Mieux, si les assassins de Bagalé peuvent avoir la grâce d’un régime ontologiquement injuste, ce ne sont pas des pauvres étudiants qui ne faisaient que se défendre à mains nues de se retrouver derrière les barreaux. Nous exigeons par conséquent, la libération sans condition de nos vaillants camarades.
-Enfin le CE/ UENUN met en garde le gouvernement, le rectorat, le CNOU et l’ANAB quant aux conséquences désastreuses que risque d’engendrer toutes ces situations de frustrations ambiantes et demande aux militantes et militants de rester unis, soudés et mobilisés en vue d’exécuter les éventuels mots d’ordre de la structure.
Vive l’UENUN
Vive l’USN
Vive le Niger et son peuple
Tous Unis, nous vaincrons
La lutte continue !!!
Pour le CE /UENUN
Le Secrétaire Général
Sita Hamidou DIABIRI