La République du Niger a décidé de se doter d’un plan d’action approprié pour protéger ses réseaux télécoms et informatiques.
Le 07 juin 2018, elle a installé un comité technique chargé de l’élaboration de sa stratégie nationale de cybersécurité, avec prise de fonction immédiate. Du document national de référence en matière de lutte contre la cybercriminalité attendu de cette équipe d’experts, dépendra le niveau de préparation futur du pays aux risques inhérents aux technologies de l’information et de la communication en constante évolution.
La nécessité de doter le pays d’une feuille de route en matière de cybersécurité s’est imposée au gouvernement nigérien, au regard de l’ampleur que prend la cybercriminalité dans le pays et en Afrique de l’Ouest, avec plusieurs pays voisins présentés comme des nids de brigands numériques.
Selon Adamou Harouna Midou, commissaire de police, chef de la division de lutte contre la cybercriminalité à la direction de la police judiciaire du Niger, la cybercriminalité a explosé dans le pays à travers l’escroquerie sur Internet et le chantage. Plusieurs des victimes ne viennent pas dénoncer parce qu’elles ont peur d’attirer l’attention sur l’objet du chantage auquel elles sont soumises. Ce sont des millions de FCFA qui sont dérobés au quotidien.
La stratégie nationale de cybersécurité devrait aider le gouvernement du Niger à corriger progressivement ses lacunes, notamment l’insuffisance de son dispositif législatif et réglementaire, technique et humain, et restreindre l’impact négatif du numérique sur son développement socio-économique.
Actuellement, seule la loi sur la protection des données à caractère personnel a déjà été adoptée par l’Assemblée nationale.
Les autres outils juridiques : le projet de loi portant sur la révision du Code pénal pour tenir compte de la cybercriminalité ; le projet de loi portant sur la révision du Code de procédure pénale pour tenir compte de la cybercriminalité ; le projet de décret portant sur la création d’un centre d’expertise et de lutte contre la cybercriminalité et le projet de loi sur la cybercriminalité, sont toujours attendus.