Amnesty International a vivement condamné lundi l’Union africaine (UA) qui a appelé à un sursis dans les poursuites contre le président Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto.
“Cette déclaration envoie le mauvais message selon lequel les politiciens sur le continent africain vont placer leurs intérêts politiques au-dessus de ceux des victimes de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide”, a estimé lundi Tawanda Hondora le directeur adjoint d’Amnesty chargé des lois et des politiques, dans un communiqué publié lundi à Nairobi.
L’UA a publié une déclaration sur les relations entre l’Afrique et la Cour pénale international (CPI), lors du sommet extraordinaire qu’elle a tenu à Addis-Abeba les 11 et 12 octobre.
Le sommet a appelé au report des procès de la CPI contre le président Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto par le Conseil de sécurité de l’ONU et a mis sur pied un groupe de contact du Conseil exécutif de l’UA pour traiter de cette question avec les Nations Unies.
“Demander le report des jugements de Kenyatta et de Ruto enverrait un puissant message selon lequel les victimes des violences post-électorales au Kenya ne comptent pas”, a déclaré Tawanda Hondora,
Les dirigeants de l’UA avaient invité au retrait des 34 pays africains membres du Statut de Rome instituant la CPI, si les dossiers contre les dirigeants kenyans ne sont pas abandonnés ou différés, mais n’ont pas mis leurs menaces à exécution.
Amnesty International a appelé les dirigeants africains à ne pas soutenir une telle décision, craignant que les Etats très critiques à l’égard de la CPI suivent l’exemple du parlement kenyan qui a voté le 5 septembre dernier le retrait du pays de la Cour pénale internationale.