Quel avenir pour Hama Amadou et son parti Lumana ? C’est la question qui se pose aujourd’hui. Il vient d’être déchu de son poste de député, une décision qui fait suite à sa condamnation à un an de prison pour une affaire de trafic de bébés nigérians. L’arrêt de la Cour constitutionnelle est sans appel et s’ajoute à sa condamnation à un an ferme qui avait déjà porté un coup à sa carrière. Son entourage ne s’avoue pas vaincu pour autant.
Au mois de mai, lors de l’anniversaire de son parti, il s’était clairement positionné comme candidat à la présidentielle de 2021. Aujourd’hui, ses proches y croient toujours et refusent de parler de la fin de sa carrière. Le Moden Fa Lumana reste le premier parti d’opposition au Parlement et considère toujours Hama Amadou comme son président et chef de file de l’opposition.
Mais en exil depuis plus de deux ans et interdit de toute compétition électorale, ne risque-t-il pas de perdre des soutiens et son parti de s’effriter ? C’est un risque, reconnaît un cadre de son mouvement, qui assure que ses militants se battront jusqu’au bout pour que l’ancien Premier ministre soit candidat en 2021.
Pour y arriver, le parti compte notamment sur une décision de la cour de justice de la Cédéao saisie l’année dernière. Une première audience est programmée début novembre et pourrait en théorie conduire à une révision de la condamnation de l’opposant.
Autre espoir des soutiens de Hama Amadou, un changement du code électoral qui lui interdit aujourd’hui de se présenter. Une possibilité qui n’est pas à l’ordre du jour, même si le texte est contesté.
Après la bataille judiciaire, la bataille politique s’annonce donc rude pour le parti Lumana pour défendre la place de son président qui n’a pas programmé son retour au Niger.