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CES ZIMAS QUI NOUS GOUVERNENT !

Publié le lundi 25 juin 2018  |  Actu Niger
Les
© Autre presse par DR
Les députés de l’opposition à l’Assemblée Nationale
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Cela fait exactement trois mois que les acteurs de la société civile croupissent dans les geôles du régime alors même que, a priori, rien ne justifie une détention pénitentiaire aussi durable, parfois même dans des prisons de haute sécurité voire sans avoir été entendus par un juge. Ils n’avaient pourtant ni fait main basse sur la Joconde ni perpétré un attentat terroriste ni même proféré des injures à une autorité publique..

Bien que non pris en flagrant délit de manifestation publique voire interpellés sans mandat d'amener aucun, ils ont d’abord été gardés dans un centre de l'Ecole de police, puis sommairement traduits devant un juge avant d'être, pour la plupart, déportés dans les prisons proches de la capitale. Même scénario à Zinder. Pourtant, face aux interdictions répétées de manifester, ils n'avaient fait que menacer de se rassembler à partir de 16h30 sur une place publique en réaction à la décision de la Délégation spéciale de Niamey - une instance non élue - qui avait la veille autorisé une manifestation politique du PNDS, poursuivie jusque tard dans la nuit, puisqu'il s'agissait d'activités relatives à la tenue d'un congrès, auquel des milliers de militants devaient prendre part. Après tout, pour les acteurs de la société civile citoyenne, les faits n'étaient guère constitués, d'autant que la menace à manifester n'a pas été mise à exécution. Depuis lors, les actions collectives, sous forme de Journées d'action citoyenne en vue de la libération sans conditions de leurs camarades n'ont eu de cesse d'être organisées dans tout le pays par les autres responsables civiques. Des organisations internationales ont également fait part de leur inquiétude quant au sort des détenus tout en médiatisant les dérives autoritaires du régime. Au parlement français même, des partis politiques ont interpellé le président Macron afin qu'il intercède auprès du président nigérien sur le respect des droits et libertés au Niger. Parallèlement, au Niger même, la mobilisation battait son plein, excepté la trêve du Ramadan.

Malgré tout, le Président resta inflexible, ses alliés politiques solidaires avec lui, aucun n'osant prendre ses distances pour dénoncer cette paranoïa de coup d’Etat, véritable idée fixe occupant l’esprit du PR. On se rappelle, en effet, que par le passé le chef de l’Etat avait par deux fois évoqué des tentatives d’un renversement de son régime, même à l’occasion d’un Message à la nation Des militaires et des civils en avaient fait les frais, certains d’entre eux gardant jusque-là prison, d’autres ayant bénéficié d’un non-lieu. Cependant, en osant jusqu’à assimiler les activistes emprisonnés à des putschistes, le PR ne réalise pas suffisamment qu’il remet aussi parallèlement en doute l’intégrité des acteurs civiques alliés à l’Opposition en 2010. Si le parallélisme des formes est tentant, la particularité du contexte actuel est qu’il est aujourd’hui garant de la constitution et censé respecter et faire respecter la loi.

Si le Président de tous les Nigériens revient derechef sur cette rengaine, cela ne doit donc guère étonner quand il stigmatise une certaine « société civile putschiste » : il en a l’habitude. Pour autant, en tant que premier magistrat et justiciable en même temps, a-t-il le droit d’accuser de velléités putschistes Nouhou Arzika, Ibrahim Diori, Maitre Lirwana, Ali Idrissa Nany, Moussa Tchangari et Maikoul Zodi – pour ne citer que les plus connus – qui n’ont ni armes, ni armée, si ce ne sont celles que la Constitution leur concède? En l’occurrence, ici, le droit de protestation individuelle ou collective de manière pacifique. Car, dans un Etat de droit, nul citoyen ne peut, gratuitement, accuser un autre de complot contre l’Etat, à moins qu’il n’en apporte instamment la preuve tangible. Dans le cas contraire, ce serait tout simplement une diffamation gratuite, dont les victimes auront tout loisir de porter plainte. Aux antipodes de l’état d’esprit des acteurs civiques actuels, lui-même n’avait-il pas, à une époque récente, appelé l’armée à prendre ses responsabilités dans un contexte de crise politique ? Les activistes incarcérés n’avaient, eux, en tous cas, pas franchi un tel cap.
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