(Niamey et les 2 jours) - Dans l’attribution des marchés publics au Niger comme d'ailleurs dans d'autres pays africains d'une façon générale, les multinationales se taillent la part du lion au détriment des entreprises et des PME locales. Un état de fait que les entrepreneurs locaux n'ont de cesse de dénoncer depuis bien des lustres.
C’est donc dans l'optique de tenter d'inverser cette courbe qui leur est défavorable depuis des années que le Syndicat national des petites et moyennes entreprises et industries du Niger (Synapemein) a rencontré récemment le Premier ministre, Brigi Rafini, afin de plaider pour une meilleure prise en compte des structures locales tout aussi compétentes, dans l’attribution des marchés publics.
On l'aura donc compris. Pour ce syndicat, il est question de persuader le gouvernement de tenir compte des PME locales qui contribuent elles aussi à la dynamisation de l'économie nationale, lors du lancement des appels d'offres. Tout au moins, le syndicat souhaite, à défaut d'attributions directes, de voir s'offrir des opportunités de sous-traitances qui sont par ailleurs gages à la fois d'un transfert des technologies et d'accumulation d'expériences sur le temps.
« Il faut que les multinationales qui gagnent les appels d’offres puissent sous-traiter à 30, à 40% avec les entreprises nigériennes.», affirme un chef d’entreprise membre de ce syndicat. Par ailleurs, l’Etat doit selon ces entreprises, « revoir certaines dispositions d’appels d’offres qui éliminent de fait les entreprises locales », complète un autre membre de ce syndicat.
En réponse à ces doléances, le Premier ministre a fait part de la préoccupation du gouvernement sur cette question. Tout en soulignant qu'il est important de continuer à travailler pour booster les PME locales afin de leur permettre de grandir et gagner en compétitivité.
Il faut rappeler que les PME sont considérées comme le moteur de la croissance économique du pays. Elles représentent à elles seules, selon le Synapemein, près de 97% des entreprises au Niger.
Même s’il faut dire que la majorité d'entre elles opèrent encore dans le secteur informel, parfois à la limite du cadre réglementaire.