Le procès des acteurs de la société civile, incarcérés dans le cadre des manifestations contre la Loi de finances 2018, s’est ouvert ce 3 juin au tribunal de grande instance hors classe de Niamey. Mais, aussitôt, il a été renvoyé au 10 juillet prochain, apprend-on de sources judiciaires.
Et à l’occasion de cette ouverture, Amnesty International a tenu à réaffirmer « son appel à leur libération immédiate et sans condition, de même que celle de tous les manifestants détenus uniquement pour avoir exercé pacifiquement leur droit à la liberté de réunion et d’expression ».
Pour cette organisation, ces défenseurs ont déjà passé trois mois derrière les barreaux, dans des prisons situées à 60 à 180 kilomètres de leurs familles et de leurs proches, et « sur la base d’accusations taillées de toutes pièces », a déclaré Kiné Fatim Diop, chargée de campagne pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International.
En fait, ces acteurs de la société civile, une trentaine, ont été incarcérés, suite aux manifestations contre la Loi de finances 2018 qu’ils jugeaient antisociale. Il leur est notamment reproché l’organisation et la participation à une manifestation interdite, l'agression et la complicité de destruction de biens publics et privés et l’appel à un mouvement insurrectionnel.