Plusieurs membres présumés du groupe terroriste Boko Haram sont jugés depuis mardi au Tribunal de grande instance de Diffa (extrême sud-est, frontalier du Nigeria), pour motif "d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste", apprend-on mercredi de sources judiciaires.
Au total, ils seront un millier de prévenus soupçonnés djihadistes de la secte Boko Haram qui seront jugés, pour la première fois, dans un procès délocalisé de la capitale à Diffa, région d'origine des accusés. Pour rappel, le procès avait démarré au mois de mars dernier à Niamey.
L'objectif visé à travers le transfert à Diffa, selon le président de la haute Autorité à la Consolidation de la Paix, initiateur de ces séances foraines, M. Abou Tarka, est de "faire le jugement en face de la population la plus affectée". "Nous voulons également préparer le terrain, parce que, comme vous le savez, tôt ou tard, les repentis de Boko Haram qui ont fait amende honorable vont être libérés et réintégrés dans leurs communautés", a-t-il fait savoir.
Cette Première audience a concerné une quinzaine de personnes impliquées dans huit dossiers, selon le procureur de la République Chaibou Samna.
Le groupe terroriste Boko Haram mène, depuis plus de trois ans, des attaques à répétition à partir de ses positions nigérianes contre des localités de la région nigérienne de Diffa notamment frontalières du Nigeria. Ces attaques ont fait des centaines de victimes civiles et militaires nigériens et des milliers de déplacés du Niger et du Nigéria.
La dernière attaque remonte au week-end dernier et a visé deux positions des Forces armées nigériennes à Bilabrim dans le département de Nguigmi, dans la région de Diffa, faisant dix soldats tués et quatre autres portés disparus, selon la source officielle.