Le procès de la vingtaine d’acteurs de la société civile qui sont détenus depuis le 25 mars dernier, s’est tenu ce mardi 10 juillet au Tribunal de grande instance hors classe de Niamey. Après un premier report le 3 juillet dernier, cette fois les prévenus ont été bel et bien présentés à la barre et c’est dans une ambiance assez surchauffée au vue de la mobilisation de leurs avocats ainsi que de leurs soutiens et proches, que les acteurs de la société civile ont comparu durant presque toute la journée.
Poursuivis pour « participation à une manifestation interdite et destruction des biens », dans le cadre de la contestation de certaines mesures contenues dans la loi de finances 2018, les débats ont été des plus houleux et ce n’est qu’un peu avant minuit que le procès, qui se tenait sous haute surveillance sécuritaire, s’est terminé avec les plaidoiries de la défense et le réquisitoire du ministère public. Au regard des charges qui sont retenues contre les prévenus et malgré la prestation des avocats qui ont essayé de démonter les accusations du ministère public, le procureur a requis des peines d’emprisonnement de trois (3) ans fermes et 100.000 FCFA d’amende pour les principaux leaders de la société civile à savoir Ali Idrissa Nani (Rotab), Nouhou Arzika (MPCR), et Moussa Tchangari (AEC). De son coté, une (1) année d’emprisonnement ferme a été requise contre l’avocat Lirwana Abdourahamane ainsi que pour tous les autres inculpés, en plus d’une amende de 100.00FCFA pour ces derniers, à l’exception des nommés Ousseini Maïga et Mamoudou Seyni à qui le ministère public a demandé la relaxe.
Le délibéré du procès a été renvoyé par le juge au 24 juillet prochain c’est-à-dire dans deux semaines et en attendant, les prévenus ont été reconduits, tard dans la nuit, dans leurs différents centres de détention sous les acclamations du public qui est venu massivement assister à ce procès qui n’est qu’à son début.