Des jeunes ont monté une troupe de théâtre pour sensibiliser sur les maladies sexuellement transmissibles. Le Mondial leur a offert une occcasion de choix.
Des enfants regardent le match Sénégal-Pologne diffusé dans un vidéoclub de quartier à Maradi, au Niger, le 19 juin 2018.
Une jeune fille est en larmes. Elle titube en se tenant le ventre. La nausée lui monte aux lèvres. Pas à cause du mauvais poulet braisé que lui a servi son petit ami, non, elle est sous le choc. « Il a commencé à me caresser, puis c’est allé trop loin », dit-elle à son père. Lui se fige hagard, bondit subitement de son fauteuil, ivre de colère. « Comment s’appelle-t-il ? » Le père hurle désormais. « Anaconda », lui répond sa fille. « J’ai fait le test papa. J’ai le sida. »
Une assemblée adolescente les observe ébahie, sans un mot, les pieds dans la poussière de cette rue de Maradi, dans le sud du Niger. Elle s’agrandit au fur et à mesure que la pièce progresse. Cette scène de colère familiale, beaucoup de ces jeunes l’ont déjà vue à la maison, vécue eux-mêmes parfois. Une histoire archétypale qu’une troupe de théâtre composée d’adolescents a transformée en un outil de sensibilisation pour la lutte contre le VIH, les infections sexuellement transmissibles (IST), les grossesses précoces et pour l’espacement des naissances, dans le pays au plus fort de taux de fécondité du monde avec 7,3 enfants par femme.... suite de l'article sur LeMonde.fr