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Le trafic de drogue, les mis en cause et l’État

Publié le lundi 16 juillet 2018  |  Le Courrier
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© Autre presse par DR
Le trafic de drogue, les mis en cause et l’État
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Vraisemblablement, le Niger ne s’est jamais porté autant mal, gangrené de toutes parts par la mauvaise gouvernance. En plus d’avoir incarné un hold-up électoral et le pouvoir le plus laxiste qu’on ait jamais connu au Niger vis-à-vis des détournements de deniers publics, de la surfacturation abusive des marchés publics au profit d’entreprises étrangères, de la corruption, du passe-droit et de la rupture d’égalité des citoyens devant la loi, Mahamadou Issoufou est également le chef de l’État dont la gouvernance est pourrie par les crimes organisés : trafics de devises, d’armes et de drogue y ont trouvé, sinon grâce et bénédiction, du moins, une complaisance extraordinaire. Et le trafic d’armes et de drogue en particulier étant des plus rentables ¯ dixit Mohamed Bazoum, récemment dans l’émission «Grands dossiers » de la Voix du Sahel ¯ tous ceux qui se savent protégés et disposant d’un sauf-conduit s’y sont mis, transformant, en quelques années, le Niger en un vaste territoire dédié à la prospérité de l’économie criminelle et de ses tenants. Inutile de chercher à qui profite ce crime organisé dont les méfaits sur la société nigérienne sont immenses, pour ne pas dire destructeurs. Tandis que l’Etat s’appauvrit sous les coups de boutoir d’une pègre tolérée et protégée, des villas de haut standing et immeubles imposants poussent comme des champignons. Probablement par le truchement d’un blanchiment d’argent d’autant plus facile que le caractère informel de l’économie nationale facilite les choses.

Le trafic de drogue, d’une ampleur jamais égalée, se fait désormais, pratiquement au su et au vu de tout le monde. Les trafiquants multiplient les frasques à volonté, au grand dam de populations nigériennes désemparées et sans moyen de défense contre ces criminels puissants, car logés parfois au cœur du pouvoir d’État. Eh oui ! Conseillers par-ci, conseillers par-là, lorsqu’ils n’assument pas carrément des fonctions plus stratégiques, ils détiennent, pour le malheur du Niger et de son peuple, ressources et moyens d’action, acquis sur le dos de l’Etat dont les attributs sont de façon éhontée utilisés pour faciliter des transactions frauduleuses, lever ou contourner des barrières, convoyer de la drogue sans grands risques, voire, régler le compte à d’autres de même acabit.

La situation est très grave. Elle est si grave que le silence pesant qui entoure toutes ces affaires puantes laisse présager un grand orage. Pour le moment, les Nigériens n’ont que leurs yeux pour pleurer : pleurer de dépit d’entendre dire que l’on a réglé son compte avec l’autre en usant et en abusant de la force publique ; pleurer de dépit en sachant que ni Chérif Chebani, ni Abdaleem Altahir, deux terroristes extrêmement dangereux, n’ont pu réussir à faire la belle que grâce à de grandes complicités sur lesquelles le voile sera, un jour, levé. Car le Niger se relèvera de leurs fourberies.
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