L’entrée à la fonction publique tend à devenir un véritable parcours du combattant pour les diplômés issus des milieux non nantis. La fraude, le trafic d’influence, le népotisme dans certains cas en sont les causes profondes de ce phénomène dont l’ampleur est si inquiétant au point où il est aujourd’hui indispensable d’inscrire la ‘’lutte contre la fraude aux concours et examens’’ aux rangs des priorités dans la l’agenda politique du Président Issoufou. L’égalité des chances prônées par le Président de la République qui se bat inlassablement pour garnir le pays d’élites, potentiels indispensables pour amorcer le développement du Niger, est de toute vraisemblance sapée par des privilégiés de l’administration publique nommés à des hautes fonctions par le bon vouloir du Chef de l’Etat mais dont les agissements compromettent l’élan amorcé depuis sept ans.
L’annulation de trois précédents concours à la fonction publique à savoir ceux organisés pour le compte du ministère de la Santé, celui ministère de l’Intérieur et du ministère des Finances aurait pu dissuader certains cadres de l’administration publique afin d’éviter les pratiques de fraudes. Mais à l’épreuve des faits, nous nous rendons compte que la lutte contre ce fléau n’est qu’à ses débuts face à l’insouciance de quelques cadres de l’administration qui pensent qu’il suffit d’occuper une haute fonction pour se permettre tout. A titre de digression, il est judicieux de rappeler à cette catégorie spécifique d’agents de l’Etat que si les premiers fonctionnaires du Niger avaient adopté la même formule de recrutement beaucoup d’entre eux n’auraient pas accès aux fonctions de l’Etat. Pire, certains n’irons même pas à l’école. Ils ont eu le privilège d’accéder à ces fonctions parce que d’autres cadres avant eux en ont donné la chance à tous les Nigériens sans aucune considération. Aussi, si les dirigeants actuels procédaient de la même façon, il est clair qu’eux ne seraient pas à ces postes. Soit ! S’agissant du concours de recrutement pour le compte du ministère de la Justice, il parait indispensable que les acteurs associés à l’organisation dudit concours édifient les nigériens sur certains de ses aspects qui paraissent obscurs car des zones d’ombres entourent quasiment tout le processus. Y a-t-il eu fraude ? La question est posée car tous les Nigériens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoir, nous dit la Constitution. A première vue, le concours parait régulier dans sa forme. En effet, il a été lancé via le ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative par arrêté rendu public en avril dernier. En principe, les critères de sélection des candidatures sont valables pour tous les prétendants au concours. Mais il s’est avéré qu’hormis la discrimination positive appliquée, selon les organisateurs qui n’ont privilégié que les diplômes de l’ENAM pour certains postes et limiter l’âge entre 18 et 45 ans, un candidat ne remplissant pas les conditions a été autorisé à concourir.
Et le comble, il a été déclaré admis. Mis au parfum de la situation, certains candidats ont exprimé leur mécontentement et en ont saisi l’administration qui a par la suite annulé l’admission du concerné. Que s’est-il réellement passé ? Comment le candidat a-t-il pu passer entre les mailles du comité de présélection ? Autre fait curieux, on retrouve sur la liste des admis la fille d’une des Directrices du ministère de la justice. Elle est en tête de liste dans sa section. Ce concours si tant est que les zones d’ombres relevées n’ont pas été éclairées n’est nullement différents de ceux annulés les années précédentes. Le ministre de la Justice, la Halcia et le ministère de la Fonction publique sont interpellés afin d’éclairer le public sur ce concours….
Affaire à suivre