Vu la constitution du 25 novembre 2010, notamment son préambule où le peuple nigérien souverain :
1. résolu à bâtir un état de droit garantissant, d’une part, l’exercice des droits collectifs et individuels, la liberté, la justice, la dignité, l’égalité, la sûreté et le bien-être comme valeurs fondamentales de notre société et, d’autre part, l’alternance démocratique et la bonne gouvernance ;
2. proclame son attachement aux principes de la démocratie pluraliste et aux droits humains tels que définis par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 et la charte africaine des droits de l’homme et des peuples de 1981 et aux instruments juridiques régionaux et internationaux de protection et de promotion des droits humains tels que signés et ratifiés par le Niger ;
3. Réaffirme son opposition absolue à tout régime politique fondé sur la dictature, l’arbitraire, l’impunité, l’injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le népotisme, le pouvoir personnel et le culte de la personnalité ;
considérant la dégradation inquiétante des valeurs morales et civiques dans notre pays consécutive en général à l’impunité ambiante favorisant la corruption et les infractions assimilées notamment le détournement des deniers publics, l’enrichissement illicite, l’abus des biens sociaux qui caractérisent la gouvernance actuelle dans notre pays ;
considérant l’option ultra libérale du régime actuel, pourtant d’obédience socialiste ayant pour corollaires, la frénésie de l’endettement du pays, les cadeaux fiscaux aux multinationales au détriment des laborieuses populations nigériennes, pauvres contribuables qui se paupérisent davantage suite aux effets pervers de la scélérate loi des finances 2018, la gestion opaque de la chose publique mue par la tenue des engagements vis à vis de certains milieux mafieux , des lobbies et autres groupes de pression ainsi que par l’enrichissement personnel des parents, amis et thuriféraires ;
considérant la détérioration sans cesse croissante de la situation socio-politique et économique de notre cher pays le Niger ;
considérant la dérive autoritaire dans laquelle s’inscrit le régime à travers la remise en cause systématique des droits et libertés fondamentaux et l’imposition de la pensée unique à tous sur l’échiquier sociopolitique au mépris des principes de la démocratie pluraliste et aux droits humains consacrés par la constitution nigérienne du 25 novembre 2010 ;
constatant la montée de l’intolérance socio-politique et les excès dans les joutes oratoires entre les acteurs politiques nigériens en prélude aux élections à venir, toutes choses pouvant gravement menacer l’unité nationale, la paix et la quiétude sociales indispensables à la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit, sédiments de la prospérité du peuple nigérien ;
Au regard de tout ce qui précède : Nous, organisations et acteurs de la société nigérienne décidons de créer un cadre de combat citoyen dénommé « Forum National de la Société Civile pour un Niger Nouveau » (FSCNN). Ce cadre ouvert à tous les citoyens, démocrates et patriotes sincères attachés à la forme républicaine de l’Etat, à la stabilité des institutions démocratiques, à l’indépendance de la nation, et à l’intégrité du territoire national a pour crédo la promotion d’une démocratie constitutionnelle où les droits et libertés fondamentaux sont réellement respectées, où la dictature, l’arbitraire, l’impunité, l’injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le népotisme, le pouvoir personnel et le culte de la personnalité n’auront plus droit de cité.
A cet effet, le forum national de la société civile pour un Niger nouveau se veut un espace ouvert de réflexions, d’actions, de propositions et de construction de la citoyenneté, d’un vrai changement de mentalité en vue d’asseoir l’Etat de droit et la bonne gouvernance, fondement d’un Niger nouveau avec pour objectifs spécifiques :
la culture du civisme et du mérite ;
la dépolitisation de l’administration ;la lutte contre l’impunité,
la corruption et les infractions assimilées;
la promotion des principes et valeurs morales et de la démocratie; Le forum national de la société civile pour un Niger nouveau réaffirme sa solidarité et apporte son soutien indéfectible aux camarades du Cadre de Concertation et d’Actions de la Société Civile (CCASC) incarcérés et jugés pour avoir exercé leurs droits et libertés constitutionnels. Aussi, le forum exhorte-t-il, le juge en charge de ce dossier jugé hier et mis en délibéré pour le 24 juillet à résister à toute pression d’où qu’elle vienne et rendre sa décision selon son intime conviction et ce conformément à l’article 118 de la constitution nigérienne du 25 novembre 2010 qui dispose : « Dans l’exercice de leurs fonctions, les magistrats sont indépendants et ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi. »
Le Forum national de la société civile pour un Niger nouveau n’est affilié à aucun parti ni groupement de partis politiques.
Vive la démocratie ;
Vive le Niger.
Fait à Niamey, le 12 juillet 2018
Ont signé :
Dr. Amadou Hassane Boubacar, coordonnateur de l’Association Nigérienne des Constitutionnalistes (ACN),
Laouali Aboubakar (OVUL),
Son Allah Dan Badji, président de l’Association nigérienne pour la promotion de la paix et de la défense de la démocratie,
Elhadji Idi Abdou