Niamey (Niger) -- Le Tribunal de grande instance, hors classe de Niamey, siégeant lundi, a condamné à des peines allant de 3 à 12 mois de prison avec sursis plusieurs acteurs de la société civile qui avaient été interpellés le 25 mars dernier lors d’une manifestation anti loi de finance 2018.
Selon le verdict prononcé par le juge, les meneurs de la contestation, Noufou Arzika, Moussa Tchangari, Ali Idrissa et Me Lirwana Abdouraman
écopent de trois mois de prison avec sursis, pour « provocation d’attroupement non armé et interdit ».
Deux autres manifestants ont été relaxés pour insuffisance de preuves et sept autres ont écopé de 12 mois de prison dont 6 mois avec sursis pour avoir posé des actes de participation à la manifestation.
Se fondant sur le fait que les manifestants étaient tous poursuivie pour « participation à une manifestation interdite, complicité de dégradation de biens publics et provocation d’attroupement non armé », le procureur avait requis une peine de 3 ans d’emprisonnement ferme et 100 000 FCFA d’amende contre les principaux meneurs du mouvement d’humeur.
Sur plainte du doyen des juges, Me Lirwana Abdouraman, autre manifestant, avait comparu, hier lundi, pour outrage à magistrat et a été condamné à 24 mois de prison, dont 12 avec sursis et 1 millions de FCFA d’amende.
Selon l’un des avocats des prévenus, Me Efred Boudel Mouloul, le juge a relaxé ses clients des deux premiers chefs d’accusation car la défense a effectivement démontré que selon le droit nigérien, la complicité de dégradation de biens publics n’existe pas et que la manifestation en question n’avait pas été interdite, d’après la loi.