responsabilité du gouvernement qu’il dirige à travers une motion de confiance qui sera déposée devant le parlement.
L’information nous a été confirmée au niveau du bureau politique national du Pari nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), principal parti au pouvoir. Mais du côté des députés nationaux, on apprend que la lettre du Premier ministre n’a pas encore atterrie sur les bureaux des commissions.
Il s’agit à travers cette demande, consécutive au départ du principal allié du Guri dans la gestion du pouvoir, de permettre au Premier ministre de présenter devant les parlementaires, le bilan à mi-parcours du programme de la renaissance décliné dans sa déclaration de politique générale, d’une part, et de requérir la confiance des élus du peuple d’autre part, comme le stipule l’article 17 de la constitution. Selon l’aliéné 2 de cet article, « Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale en posant la question de confiance sur le vote d’un texte. Le texte est considéré comme adopté s’il recueille la majorité absolue des votes. »
En effet, depuis le départ du Lumana de la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN), pour rejoindre l’Alliance pour la réconciliation, la démocratie et la République (ARDR), la question d’une recomposition du visage politique nigérien a été remise sur le tapis. Du côté de l’opposition, on n’exclu pas l’idée d’une nouvelle majorité à l’Assemblée nationale. Le président de cette institution l’a effleurée dans son discours d’ouverture de la session budgétaire au titre de l’année 2013. D’après une source proche du parti rose, le PNDS, le président de la République a, alors instruit le Premier afin d’engager la responsabilité du gouvernement pour mesurer le degré de confiance de son programme de renaissance. Il s’agit, selon la même source, de « passer à revu » ses troupes. Mais certains estiment qu’il s’agit de voir les nombres de parlementaires encore fidèles au Guri.
Cette demande du gouvernement apparait également comme un teste qui, en cas de réussite, lui permettra d’envisager d’autres actions. Pourquoi pas à l’endroit de son ex-principal allié ? Une motion de défiance contre le président de l’Assemblée nationale n’est pas en effet à exclure du côté de Guri, qui n’hésitera pas à déployer d’autres stratégies pour mieux assoir son pouvoir. Ainsi, si engager une motion de défiance semble un exercice périlleux pour le Guri et à l’issue incertaine, engager la responsabilité du gouvernement apparait comme la voie à explorer.
Quelle stratégie alors pour le président de l’Assemblée nationale ? Va-t-il chercher à se poser comme obstacle ? C’est la question que l’on est en droit de se poser face à cette nouvelle donne pour la nouvelle alliance et pour le président de l’Assemblée nationale Hama Amadou. A en juger par l’attitude qu’il a adoptée en en 2009, alors qu’il avait perdu son poste de Premier ministre, Hama cherchera à laisser Issoufou déballer toute sa stratégie. Il pourrait pour ce faire s’abstenir lors du vote, pour rebondir au moment opportun…Le Premier ministre n’aura donc rien à craindre. Du moins pour le moment.