L’Alliance des mouvements pour l’émergence du Niger (AMEN AMINE) a célébré, ce dimanche 29 juillet au Palais des Congrès de Niamey, le 3e anniversaire de sa création, couplé aux assises de son premier Conseil national. L’évènement qui s’est déroulé en grande pompe a enregistré la présence massive des militants du parti, des représentants des partis alliés de la majorité présidentielle mais aussi de l’opposition politique.
Plusieurs interventions ont été prononcées durant la cérémonie dont celle très attendue, du président du parti, l’ancien ministre d’Etat, Omar Hamidou « Ladan Tchiana ». Dans son allocution, le président d’AMEN Amine ne s’est certes pas départi de l’équilibrisme dont il fait preuve depuis son éviction du gouvernement en octobre dernier. Il a toutefois lancé plusieurs « piques » qui prouvent, si besoin est, que ses relations avec ses alliés de la majorité et particulièrement du PNDS Tarrayya, sont loin d’être au beau fixe. Au contraire Ladan Tchiana a presque fait un appel du pied à l’opposition politique et surtout à son ancien parti, le MODEN LUMANA de Hama Amadou, parti qu’il a quitté en 2013 avant de fonder sa propre formation. « Je présente au président Hama Amadou et aux militants du Moden LUMANA mes regrets pour mes propos tenus lors du départ de LUMANA de la MRN en 2013 » a clairement déclaré, du haut de la tribune, Ladan Tchiana qui a par la même occasion annoncé l’ambition de son parti à présenter un candidat à la prochaine élection présidentielle de 2021. On se rappelle de la guéguerre qui avait eu lieu à l’époque entre Ladant Tchiana et son mentor d’alors Hama Amadou et qui a conduit au divorce politique.
L’adresse du président de AMEN AMIN fera certainement grincer des dents au sein de la MRN et ne manquera pas de réjouir le Moden Lumana qui a envoyé une importante délégation conduite par Soumana Sanda pour la célébration de ce 3e anniversaire. Bien qu’il ait réaffirmé l’appartenance de son parti à la Mouvance présidentielle, Ladan Tchiana a aussi mis en cause la gestion par le gouvernement actuel de certains dossiers. C’est le cas de la loi des finances 2018 dont certaines dispositions, selon lui, « risquent de provoquer une cassure sociale ». Egalement, le président de AMEN Amine a dénoncé l’arrestation des leaders de la société civile qui « était inopportune ». Des déclarations assumées par l’ancien vice-président du CESOC et qui ont surpris plus d’un, même si ce n’est pas la première fois, surtout depuis son départ du gouvernement, qu’il se démarque par certaines prises de positions savamment distillées.
En tout état de cause, et anticipant certainement un probable « effet boomerang » de cette sortie médiatique, l’ancien ministre a estimé nécessaire d’annoncer publiquement qu’il n’existe à ce jour aucun dossier sur une quelconque mauvaise gestion durant ses années au gouvernement. Une manière pour Ladan Tchiana de prendre les devants selon plusieurs observateurs et comme le lui a conseillé, Soumana Sanda, son « ami » et ancien collègue au gouvernement mais aussi au MODEN et au MNSD, « il faut qu’il s’arme dès à présent de courage pour la suite ».