Les socialistes au pouvoir au Niger, gèrent comme si, par des élections que le monde s’accorde à dire qu’elles ont été truquées, le pays leur a été troqué, devenant leur propriété exclusive pour faire avec tout ce qu’ils veulent sans avoir à rendre compte de leur gestion, pas même au peuple qui leur aurait accordé sa confiance pour leur confier un pouvoir dont il reste le seul délégataire légitime. Faut-il croire que parce qu’une transition militaire, leur aura arrangé l’accession au pouvoir, ils peuvent s’y amuser comme si c’est au moyen d’armes qu’ils ont conquis le pouvoir pour n’avoir de respect pour personne et pour rien, pas même aux lois de la République ? Ils voulaient pour cela que personne n’approche leur gestion pour ne pas y déceler les magouilles qui s’y font, la mafia qui y prospère, pour ne pas découvrir leur gestion maraudeuse de l’État. Quel est l’allié, même celui que l’on prétend le plus choyé du système, qui peut dire qu’il est étroitement associé, sans méfiance, dans la gestion du pouvoir ? Tous savent, que même étant du pouvoir et dans le pouvoir, il y a bien de choses qu’ils ne comprennent pas, parce qu’on n’a jamais voulu les y associer, parce qu’on n’a jamais voulu qu’ils comprennent et voient clair dans leur gestion ? Le PNDS gère dans la méfiance avec ses alliés et dans un tel climat il est impossible de gouverner efficacement. Peut-on d’ailleurs gérer un pays en cachette ? Mais alors, pourquoi se faire l’allié d’une gestion menée en deux versions, celle à laquelle tout le monde, parce que sans enjeu, peuvent être associés, et une autre, menée à huit-clos, entre caciques, en groupe restreint dont la vocation, gérant l’État providence, est de gérer l’État dans le secret, dans l’intimité de la camaraderie. Comment ne pas le croire quand un ministre des mines peut voir des hommes passer par-dessus sa tête pour participer à des minutes de discussion, signer des documents importants, ouvrir des comptes, mener des transactions douteuses sans que personne d’autre au pays ne le sache, si ce n’est par les révélations fracassantes d’un journal ? On peut demander à tous les alliés, sans doute sans exception, de dire comment l’État est aujourd’hui géré sous la Renaissance, ils vous diront qu’ils n’en savent rien, du moins de ce qui pourrait être fondamental. Souvent, il s’agit d’alliés qui n’ont aucun pouvoir de décision même lorsqu’on leur concède un portefeuille ministériel et qui peut dire, le nombre de ces ministres diminués et frustrés de ne pas avoir les pleins pouvoirs pour gérer leurs portefeuilles ? C’est d’autant vrai que dès le début de leur gestion déjà, l’on avait appris par la presse que des supers ministres, forts de leur poids dans le système, n’avaient que faire d’un premier ministre pour lui rendre compte et se soumettre à son autorité lorsqu’il est censé coordonner l’action au sein de l’équipe gouvernementale. Amadou Boubacar Cissé qui a évolué tout au long de sa carrière dans des système rigoureusement respectueuses de la hiérarchie politique et administrative, en a payé les frais et il en avait d’autant souffert, qu’il ne pouvait s’accommoder du zèle nuisible de certains autres ministres avec lesquels il avait maille à partir et a fini par entretenir avec eux des relations difficiles, jusqu’à ce que, peut-on s’en rappeler, en terre béninoise, alors qu’ils étaient en mission, le différend explose en public au milieu des hôtes béninois, incapables de retenue pour préserver l’image d’un système déjà gravement entamée. Est-il dès lors possible de croire que ces hommes ont le sens de l’État ? Ne parlons pas de leur discours peu mesuré, très peu politique, fait de venin et de fiel, peut-être même de fiente tant il sent l’ordure.
Comment, avec une telle façon de gouverner, dans l’égoïsme et la malice, peut-il être possible que des alliés, puissent être capables de continuer à soutenir surtout lorsqu’on ne sait même pas les respecter ? Et aujourd’hui, quand on observe la scène, l’on se rend compte que ces hommes qui ont soutenu, las de supporter les brimades et les humiliations, et affaiblis par le stress de l’inconfort, ont perdu toute leur foi dans cette gouvernance, affichant, depuis la fameuse victoire de 2016, un profil bas, ayant compris qu’ils se sont trompés de voie mais que pour s’être compromis dans bien de cas, ils ne peuvent plus oser, à l’image de Kiishin Kassa, prendre leurs distances avec un système dont ils connaissent la brutalité, de peur d’éventuelles représailles de l’ami tortionnaire. Au sein de la coalition au pouvoir, le régime semble errer seul, ses soutiens las, trottinant, prenant peur aussi pour les lendemains incertains vers lesquels, leur allié est en train de conduire le pays. Ils sont en effet nombreux à savoir que plus que jamais, l’heure est venue de faire le choix du pays où celui de la race de rapaces qui a pris le pays en otage, le gouvernant dans la méchanceté et le profit égoïste. Quel allié, peut aujourd’hui avoir le courage de venir sur un plateau, quand les colères grondent partout dans le pays, pour magnifier une pouvoir qui a semé le chaos, divisé et « mélangé » les Nigériens, et surtout, un régime qui a semé le bordel sur le champ politique où les partis ont été mis en lambeaux et déstructuré l’économie nationale qui, souffrant les méfaits des scandales, fait collusion avec une économie criminelle et une corruption entretenue à une échelle ahurissante. Qui, parmi ceux qui gouvernent, et qui, au cœur de la mafia rose, et du sérail du système, peut aujourd’hui justifier sa fortune quand on sait que tous, à la veille d’avril 2011, étaient sérieusement et gravement pauvres comme des rats d’église, comme tout bon socialiste que le matériel n’a presque jamais tenté ? Le régime peut instrumentaliser la MRN, mais les Nigériens et tous les observateurs avertis savent que ce regroupement opportuniste fait face aujourd’hui à l’usure du temps et des déceptions cumulées, longtemps ruminées. Dans son pouvoir, le socialiste s’est trouvé finalement seul et pour certains analystes, la coalition, si elle ne se résume pas qu’au PNDS dans le meilleur des cas, s’est considérablement limitée au trio dominant qui, autour du Grand Camarade, tente, en brandissant la terreur, d’intimider un peuple en colère, pour survivre à ses déboires. C’est dire que même au sein du parti, la cohésion n’est plus, les Patrons, ayant choisi de se servir d’abord, abandonnant le petit peuple socialiste à la périphérie du pouvoir, regardant dépités, les fortunes colossales des privilégiés, trôner partout dans la ville et dans le pays. Si des congrès sont organisés c’est, non par militantisme et conviction, mais grâce à une part de la fortune libérée pour intéresser une clientèle politique devenue misérable et vulnérable qui pourrait alors s’en servir, pour calmer ses ardeurs, se contenter de miettes jetées à ses pieds le temps d’une orgie politique.
A la MRN, comme au PNDS, ils sont très peu nombreux à avoir le cœur à l’ouvrage. Les ténors du système le savent car, depuis le milieu du premier mandat, quelques voix grommeleuses avaient fait entendre leur impatience, leurs déconvenues et leurs colères. C’est peut-être pour cela que, lorsqu’aujourd’hui, se débarrassant d’alliés inutiles, leurs positions sont redistribuées aux Fama du système las d’attendre le retour de l’ascenseur parce que les amis du haut ne peuvent plus se rappeler leur devoir de gratitude vis-à-vis du petit peuple de Gauche. Pour certains, le malheur des socialistes, c’est de ne pas avoir confiance en eux et en leur victoire, pour s’entourer d’une multitude inutile, avec laquelle, ils devraient pourtant partager car pour avoir mis la barre très haute, précisément à 92%, chacun, mathématiquement – mais sans que ce ne soit vrai – avait à justifier sa contribution à la «réélection brillante» du candidat solitaire.
C’est ainsi le PNDS s’était retrouvé dans un labyrinthe, obligé, pour ne pas heurter des alliés même peu sincères et représentatifs, de sacrifier bien de ses militants qui devraient comprendre comment une situation imposait de les marginaliser. Mais le problème des socialistes n’est pas que de s’isoler dans son propre système, mais aussi, en ne répondant pas aux attentes légitimes des populations, lorsqu’ils ne devaient avoir de souci que de plaire à l’Extérieur, de créer les conditions pour se retrouver en face du peuple, un peuple coléreux dont ils ne peuvent plus écouter les doléances et les légitimes inquiétudes tout à fait fondées surtout lorsqu’une loi, concoctée, loin de l’expertise nationale, par le savoir français commandé par le complexe de socialistes qui ne peuvent savoir qu’après plus de cinquante années d’indépendance, si le Niger devrait faire appel à la France, du moins certains de ses enfants qui ignorent pourtant tout des réalités nigériennes, pour élaborer un budget, alors, ils ne reste plus qu’à brûler notre drapeau, pour appeler à une recolonisation nouvelle, tant nous devons être des ignares et des incapables qu’on devrait indéfiniment assistés et maternés. La Renaissance a conscience que ce peuple ne le porte plus – d’ailleurs l’a-t-il une fois porté ? – et c’est sans doute pour cela que, sortant des élections trafiquées de 2016, elle avait eu peur d’organiser les élections de proximité qu’étaient les locales et les régionales mais également les élections partielles de Maradi, se cachant derrière quelques artifices pour justifier les voies détournée bricolées pour s’éviter un fiasco électoral certain. Elle reste d’ailleurs dans le même état d’esprit alors que les élections de 2021 s’approchent et que la classe politique, appelle au dialogue pour faire au pays l’économie de turbulences inutiles. Le PNDS, refuse d’écouter, avançant solitaire comme pour montrer que des élections transparentes ne peuvent l’arranger. Or ceux qui l’interpellent depuis plus de deux ans, à se mettre autour d’une table pour l’intérêt de la nation, ne lui demandent rien d’autres, que des élections justes et honnêtes, si tant est qu’il a la certitude d’être le plus fort, le plus grand parti sur l’échiquier ? De quoi d’ailleurs peut-elle avoir peur avec ses 92% qui avaient fait rire le monde entier car si tant était que le régime avait la certitude d’être tant aimé par son peuple, pourquoi se détruire une image en emprisonnant un challenger, et surtout à courir à débaucher des partis même virtuels pour garnir son plateau et pouvoir justifier un score préfabriqué, et aujourd’hui, quand la victoire violée est là, pourquoi s’encombrer d’une sécurité ostentatoire pour un pouvoir « démocratiquement sorti des urnes », et donc acquis par la volonté d’un peuple souverain ? N’est-ce pas que cela donne à réfléchir aux partenaires qui ont compris que ce régime n’a en réalité rien de démocratique. Cela est d’autant vrai que, ce pouvoir ne sait pas dialoguer, ne sait pas apaiser, ne sait pas favoriser un climat de paix et d’entente nationale, n’ayant de manière de gouverner que la violence. Et le monde entier a vu comment, pour faire face à la lutte citoyenne des acteurs de la société civile et hier à celle de son Opposition, il n’a eu de réflexe que d’ouvrir à d’honnêtes citoyens les portes de ses prisons pour les y loger, alors même que tout autour du pouvoir, pullulent voleurs, trafiquants en tout genre, tous des super Nigériens, qui ne cessent de jeter le discrédit sur le corps noble des magistrats. Et quand le monde entier crie au scandale pour interpeller le régime à se civiliser, pour libérer les acteurs arbitrairement détenus », il fait semblant de ne rien entendre, encouragé par ses vanités qui ne peuvent lui permettre d’admettre ses abus pour changer et soigner l’image de sa gouvernance.
Comme Goliath, seul contre tous
Ayant ouvert par sa démesure et son bellicisme outrancier plusieurs fronts dans le pays contre lesquels elle se bat laborieusement, la Renaissance épuise son énergie dans des luttes inutiles qui ne peuvent avancer le pays quand elle a mieux à faire de son intelligence et de sa force notamment à consolider la cohésion nationale, à booster le progrès, un progrès partagé, à sortir l’école de l’ornière, à la réhabiliter et à rétablir la confiance des Nigériens avec leur système de santé, à remettre les Nigériens en confiance avec l’État protecteur surtout en ces temps de terrorisme qui endeuille le pays.
Pour fortifier son pouvoir fragile acquis dans des conditions douteuses, la Renaissance s’est rapprochée de puissances étrangères auxquelles elle permet tout, jusqu’à aliéner le territoire national qu’elles peuvent occuper sans aucun respect pour les procédures constitutionnelles, se faisant ainsi leur partenaire corvéable et taillable à merci sur le continent quand tous les autres pays se méfient d’une telle proximité intéressée et dans laquelle l’État faible pourrait ne rien maîtriser. Mais cela fait longtemps que le régime a compris que lorsqu’il échoue à bien gérer le pays, il ne peut rien attendre de ses nouveaux amis qui ne sont pas forcément des hommes charitables. Il a beau se promener dans le monde avec sa sébile, il ne revient que les mains vides, mais non sans quelques annonces qui ne peuvent être à la hauteur de l’espérance d’un allié qui attend mieux parce que harcelé de toute part par ses nombreux défis. L’Allemagne, par exemple, n’a jamais caché dans quelle limite se fera son appui au Niger. Quant à la France qui, après ses réserves, pour préserver l’héritage hollandien du G5 Sahel pour la lutte contre le terrorisme, avait entretenu un certain « flou artistique » sur ses rapports avec le régime afin de ménager l’unique allié Sahélien de la lutte contre la migration et de la fécondité africaine qui irrite Macron, et malgré ses efforts pour pousser bien de pays à mettre la main à la poche pour contribuer au financement de la force africaine, les partenaires sont restés réticents, hésitants et le G5 peine à être opérationnel, sans doute dans la déception de celui qui en assure aujourd’hui la présidence et de Macron qui, après tout son lobbying, doit se poser bien de questions sur ces réticences de « pays alliés et amis » qui ne peuvent pas ne pas être motivées. Aussi, sans que les autorités nigériennes, ne puissent avoir le courage de le dire, sans doute que l’appui de la France qui mobilise des bailleurs qui rechignent à ouvrir leur bourse, elle-même, n’est pas du niveau escompté. Est-ce pour témoigner de ce que le Niger, ou si l’on veut le G5 Sahel ne croit plus aux efforts de Macron et ne ferait plus confiance au soutien de la France dans cet agenda que le président Nigérien cherche des rapprochements avec la Russie de Poutine, « non sans provoquer l’ire des occidentaux », comme l’avait rapporté un média international ? En osant ce rapprochement, sans doute qu’on peut comprendre là un malaise si ce n’est dans les relations avec la France, avec au moins Macron qui commence certainement à voir clair dans la situation du Niger et de sa gouvernance. Or, si la détérioration de ces relations arrangées avec Macron venait à se confirmer, l’isolement du régime ne pourra que s’accentuer. La Renaissance, peut-elle oublier que même gouvernant, pendant qu’elle a ses amis, ses adversaires comptent également dans le monde et en Afrique, leurs amis pour savoir entretenir avec ses adversaires politiques des relations plus humaines ? Ce n’est pas à ce niveau de responsabilité qu’on apprendra aux socialistes que « l’ennemi de mon ami est un ennemi... » ! Quand des portes se ferment à son nez dans le monde, peut-être est-elle capable de comprendre que c’est aussi par solidarité à l’égard d’hommes qu’elle brime à tort dans le pays.
D’ailleurs, la Renaissance peut-elle tenir tête à tant d’ONG internationales telles l’ITE, Publiez ce que vous payez, Reporters sans frontière, Amnesty International, CCFD-Terre Solidaire, Global Witness, la FIDH, Frontline Defenders, Tournons la page, etc. qui appellent le régime au respect des normes qui régissent le monde d’aujourd’hui ?La Renaissance, peut-elle d’ailleurs s’offrir le luxe de s’écarter davantage des normes démocratique et espérer avancer en harmonie avec la communauté internationale ? Hollande n’est plus au pouvoir et elle ne peut pas ne pas tenir compte de cette donne ! Et comme pour ne rien arranger à la situation vient s’ajouter un ami, Bolloré, qui n’a plus que faire de son amitié avec le régime de Niamey pour réclamer sans état d’âme au pays en dédommagement quelques 1900 milliards pour ses rails inutiles qui n’avaient jamais servi et qu’il va falloir défaire « pour nécessité publique ».
La renaissance piégée ?
Empêtrée dans ses difficultés financières résultant de sa mauvaise gestion, de ses prodigalités incontrôlées, de ses goûts pour le luxe, poussée là encore par ses vanités et ses cupidités, la Renaissance, sans aucune prudence, s’était jetée dans les bras de l’Europe qui lui soufflait à l’oreille des facilités de décaissement lui qui en avait tant besoin, pour colmater des brèches. Mais lorsqu’elle devait se rendre compte qu’elle est seule en Afrique dans l’aventure, c’était bien tard pour se ressaisir. La Renaissance a déjà commencé à « manger » l’argent de l’Union Européenne. Impossible de faire volteface...
Devenue amère parce que ce qu’on lui miroitait n’était pas aussi extraordinaire comme elle l’espérait, le régime commençait à grincer des dents s’en voulant pour ses naïvetés et douloureux et mélancoliques, on peut entendre certains, exprimer leurs déceptions tantôt relativement à la présence militaire qui tarde à faire ses preuves, tantôt par rapport aux financements promis qui tardent à se mettre en place.
Et comment ne pas être froissée quand, plusieurs années après son engagement solidaire et solitaire avec l’Europe qui est venue la semaine dernière au Niger avec une forte délégation parlementaire, certainement pour calmer les colères et les déceptions perceptibles du régime de Niamey qu’il y a des financements additionnels qu’on réserve à Niamey. Comment ne pas s’irriter de l’insistance du président du parlement européen sur « l’argent » disponible pour le Niger, comme si cela devait être la seule chose qui intéresse les partenaires nigériens ? L’Union Européenne n’a pas d’autres choix mais il ne faut pas trop rêver car elle ne saura jamais donner les fonds à la hauteur du drame financier que connait le régime, pour le mettre à l’abri d’une fronde sociale qui s’amplifie de jour en jour. Pour coopérer avec elle, dans ce qui la préoccupe, l’UE ne voit plus qu’un Niger gagné aussi par le doute ce d’autant que dans sa collaboration, il peut enfin comprendre que sur le continent, il est tragiquement seul à accompagner servilement l’Union Européenne dans le dossier de la migration qui divise profondément aujourd’hui toute l’Europe.
Seul sur le terrain...
En s’associant avec l’Europe pour étendre ses frontières jusque sur nos terres, le Niger sans le soupçonner, ne peut se rendre compte qu’il s’attire des problèmes que le fonds fiduciaire gracieusement libéré pour lui, ne peut l’aider à s’en sortir. Et pour cause, le pays ne sait plus que faire de ces migrants indésirables que la Libye et l’Algérie lui envoient sur son territoire même lorsqu’ils ne sont pas des Nigériens. Déjà, beaucoup de Niaméens commencent à s’inquiéter de l’ampleur de la population de ces migrants dans la capitale, population qui pourrait à terme devenir une source réelle d’insécurité. Agadez avait déjà tiré sur la sonnette d’alarme.
La Libye a dit niet pour recevoir et caserner des migrants sur son sol, ne voulant ajouter à ses problèmes qu’elle peine à juguler. C’est la même attitude qu’on retrouve chez le voisin algérien qui, même lorsque le ministre de l’intérieur nigérien, se rend dans le pays, pour souhaiter son indulgence à coopérer dans la gestion des flux migratoires, ne peut tergiverser, pour dire haut, en face de l’interlocuteur nigérien surpris, le refus catégorique du gouvernement algérien à s’associer dans la rétention des migrants et aider le Niger à recevoir moins de migrants, devenus indésirables désormais pour le Niger, peut-on le soupçonner. Bazoum ne peut d’ailleurs pas contenir sa déception, allant jusqu’à demander qu’on ne leur envoie pas des migrants qui ne sont pas des Nigériens. C’est à croire que parce que c’est le Niger qui avait, pour des subsides, voulu sa chose, il n’a qu’à la gérer seul. Mais de qui le Niger peut-il se plaindre, alors même qu’une certaine prévenance aurait aimé, qu’avant de se décider, il attende au moins d’avoir la position de l’Union Africaine qui est fondamentale dans la gestion d’un tel problème qui concerne toute l’Afrique, non seulement le Niger qui compte d’ailleurs moins de clandestins, sinon pas du tout du tout. Mais pressé d’être le chouchou de la France, les premiers éligibles au fameux fonds fiduciaire, les socialistes n’ont pas attendu une concertation africaine sur le sujet, pour se décider à s’inscrire précipitamment au guichet de l’UE comme premier client. Et maintenant que le vin est tiré, il va falloir le boire jusqu’à la lie ! Le Tchad, bien avant ces deux pays, tout comme le Mali, n’a jamais caché son refus catégorique à ouvrir des hotspots dans leurs pays, ayant trop à gérer et conscients des conséquences souvent ingérables que cela pourrait leur créer.
Ainsi, le Niger, en Afrique, se retrouve-t-il seul aux côtés de l’Union Européenne sur le champ de bataille contre la migration.
La débandade...
Ceux autour de qui le régime se résume, sont désormais habités par le doute, gagnés par la peur parce que les murs qui forment leur forteresse dont la fondation reste le faux, s’effondrent l’un après l’autre lorsqu’ils perdent bien de leurs soutiens ou du moins lorsqu’ils commencent à douter de certains partenaires internes et externes devenus méfiants à son égard. Alors que le Grand Camarade, sans succès, n’arrête de courir dans le monde dans l’espoir de ramener l’argent qui manque cruellement au pays, le ministre de l’Intérieur, harceleur continue à vilipender opposants et acteurs de la société civile dans l’espoir lui aussi de contenir la fronde qui envahit toute le pays, le ministre des Finances vivant l’anxiété des défis difficiles à relever dans une fonction qui n’est pas adaptée à ses compétences, avec ce visage désormais grave qui a perdu de sa bonhommie, traversé et tiré par des veines, se perd dans la gestion délicate des finances publiques dans un pays qui ne sait plus en trouver mais qui fait énormément face à de nombreux problèmes à régler alors que la montre joue contre lui.
Et depuis, les Nigériens ont compris que tout le malheur, toute la souffrance du pays ne vient, pas véritablement du PNDS qui n’est plus qu’un instrument dont on sert pour spolier un peuple, mais d’un groupuscule d’hommes décidé à défendre ses intérêts.