En novembre, après l’embuscade qui, tendue par l’État islamique au grand Sahara [EIGS] à Tongo Tongo [Niger], coûta la vie à quatre commandos américains et quatre militaires nigériens, Niamey annonça avoir donné l’autorisation au Pentagone de déployer des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] armés de type MQ-9 Reaper sur son territoire.
Et visiblement, les forces américaines n’ont pas tardé à envoyer de tels appareils au Niger. En effet, Samantha Reho, une porte-parole de l’US Africa Command [AFRICOM], a confirmé que des drones armés sont actuellement mis en oeuvre depuis la base aérienne 101 de Niamey depuis le début de cette année pour « améliorer » la « capacité à répondre aux menaces et aux autres problèmes de sécurité dans la région. »
Ce déploiement fait « partie du partenariat stratégique à long terme entre les États-Unis et le Niger pour contrer les extrémistes violents dans la région », a précisé la porte-parole de l’US AFRICOM. Toutefois, pour des raisons opérationnelles, elle n’a pas souhaité dire si des frappes avaient déjà été réalisées avec ces appareils.
Ces drones évoluent donc aux côtés des MQ-9 Reaper mis en oeuvre par l’escadron 1/33 Belfort de l’armée de l’Air, au titre de l’opération anti-jihadiste Barkhane. Contrairement à leurs homologues américains, les appareils français ne sont pas encore en mesure d’emporter de l’armement.
La présence, à Niamey, de Reaper américains explique sans doute pourquoi l’un des cinq exemplaires français jusqu’alors utilisé dans la bande sahélo-saharienne a pu être envoyé en France à l’occasion du 14-Juillet, afin de se substituer, le cas échéant, à celui qui devait surveiller le défilé sur les Champs-Élysées.
A priori, les MQ-9 Reaper américains n’ont pas vocation à tous rester à Niamey. Certains d’entre eux doivent en effet être mis en oeuvre depuis la base 201 d’Agadez, pour laquelle le Pentagone a alloué une enveloppe relativement substantielle (110 millions de dollars) afin de la remettre en état.