Tout en reconnaissant l’affaiblissement des organisations terroristes dans l’espace sahélien, le président nigérien Mahamadou Issoufou a appelé jeudi les forces engagées dans le combat à rester vigilantes et à "poursuivre avec détermination leurs opérations contre l’ennemi jusqu’à sa défaite totale".
"La situation sécuritaire dans le bassin du lac Tchad et dans le Sahel reste préoccupante", a déclaré le chef de l’Etat, également président en exercice du G5-Sahel, dans un message adressé à la nation à l’occasion du 58e anniversaire de l’indépendance du Niger célébré vendredi.
Le groupe terroriste Boko Haram est certes "affaibli" dans le bassin du lac Tchad, grâce aux opération de la Force mixte multinationale composée des armées du Cameroun, du Nigeria, du Tchad et du Niger, mais il "conserve (...) une certaine capacité de nuisance et une certaine liberté d’action", selon M. Issoufou.
Tout en se félicitant de la montée en puissance progressive de la Force conjointe du G5 Sahel dans la région, le président nigérien s’est également réjoui que les opérations menées par le contingent français de l’opération Barkhane, le contingent nigérien de l’opération Dongo ainsi que d’autres forces alliées aient permis d’infliger de lourdes pertes à l’ennemi.
Il a pris l’exemple du bon déroulement de l’élection présidentielle au Mali, le 29 juillet dernier, pour confirmer l’affaiblissement des organisations terroristes qui avaient promis de perturber la tenue de ce scrutin.
Le président en exercice du G5-Sahel a rendu "un hommage amplement mérité" aux vaillantes forces de défense et de sécurité des pays des deux régions pour les succès importants enregistrés, et en particulier aux forces de son pays pour les sacrifices énormes auxquels elles ont consenti, ces dernières années, dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé.
L’espace sahélo-saharien fait face à trois fronts très actifs : le groupe terroriste Boko Haram logé au Nigeria depuis 2009, les groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements rebelles basés depuis près de cinq ans dans le Nord Mali, et enfin les groupes armés et autres bandits qui contrôlent le sud de la Libye depuis le renversement en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.