À deux mois de la fin de son mandat de redresseur de l’institution de microfinance ASUSU, Amadou Bachir est plus que dans la tourmente. Alors qu’il a dû bénéficier, grâce aux pressions amicales de son mentor probablement, d’un prêt de 300 millions sur les 500 millions demandés auprès de la SONIBANK, Amadou Bachir n’arrive pas à remonter la pente. La mission, comme l’a dit un observateur attentif, est en réalité trop forte pour ses capacités réelles. Il ne disposerait pas des compétences nécessaires pour comprendre à quoi il a affaire, à plus forte raison savoir ce qu’il a à faire. Il patauge alors dans la boue, s’emmêlant les pinceaux alors que la boîte plonge, sous son nez. Sans aucun plan de sauvetage, l’administrateur provisoire d’ASUSU se complaît dans un pilotage à vue, se contentant de superviser et de coordonner les activités courantes de l’institution. Avec un cumul de plus de deux milliards de retrait depuis son arrivée, il regarde, sans trop comprendre ce qui se passe, ASUSU plonger dans l’impasse. Les retraits des déposants continuent, telle une hémorragie que le médecin, du type de Gafiré, est incapable d’arrêter. Autant dire que ASUSU est dans la tourmente et qu’Amadou Bachir est visiblement un soldat qu’il faut sauver.